Un an après le 14 juin 2011
Le jubilé des 20 ans de la grève des femmes de 1991 et des 30 ans de l’inscription du principe d’égalité entre femmes et hommes dans la Constitution suisse avait marqué les esprits de par l’étendue des actions et des animations organisées dans plusieurs villes. Cette année, le mouvement fut plus modeste. Mais les voix se font toujours entendre, notamment à Lausanne.
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La date symbolique du 14 juin reste un rendez-vous immanquable de la parole féministe en Suisse. Si la force militante n’est plus aussi débordante que lors de la grève des femmes de 1991, où une femme sur quatre participa à l’action, les feministes engagé·e·s ne restent pas les bras croisés quand il s’agit de mettre en avant leurs revendications. Ce jeudi 14 juin 2012, à Lausanne, la Comission Femmes du SSP et l’association Feminista ! tenaient à se faire remarquer, malgré la concurrence d’un événement sportif d’ampleur très masculin. |
Une quarantaine de personnes s’est donc réunie à Lausanne pour l’action « Le slogan féministe se déploie ». Pas de grande marche cette année, mais d’énormes banderoles de couleur pour tenter de signaler aux passant·e·s que l’égalité n’est encore qu’un beau mot que la réalité dément. Mise en avant, la question de l’égalité des salaires qui se heurte encore et toujours à l’injustice, comme l’illustre le cas de Mme C., payée 1 500 francs de moins que ses collègues masculins pour un travail égal, et renvoyée par son entreprie en pleine procédure Leg, un comble ! L’association Feminista ! mettait elle en avant le danger de l’initiative populaire « Financer l’avortement est une affaire privée » visant à faire assurer l’intervention par les seuls moyens personnels (comprenez ceux des femmes), et cachant derrière les arguments économiques une volonté de retourner en arrière sur la question du droit des femmes à disposer librement de leur corps.
Des idées fraîches
Après avoir donné de la voix, toutes et tous étaient convié-e-s à la soirée « T’es pas quiche », dont le titre rappelle la tradition humoristique des mouvements féministes. D’ailleurs, l’action « Sexisme partout, féministes partout ! » vise en quelque sorte à donner un visage aux féministes d’aujourd’hui ; consistant à poser en brandissant une pancarte avec ses revendications, les photos des volontaires ont été exposées lors de la soirée. Elles démontrent la diversité des femmes et des hommes engagé·e·s ainsi que tout ce qu’il reste à faire encore pour une égalité de droits dans les faits. Si on peut déplorer une participation assez faible, on remarquera pourtant que les féministes attirent de plus en plus de jeunes, affirmant que le mouvement trouve toujours écho de nos jours.
Juliette Lapiaz
