Le personnel du CHUV veut de vraies revalorisations

Grâce à leur mobilisation, les aides-soignant·e·s et le personnel administratif de l’hôpital cantonal ont obtenu des négociations sur leur classification salariale. Après la première séance de négociations, ils·elles ont estimé que les propositions de l’Etat n’étaient pas à la hauteur.

d’importantes mobilisations du personnel, soutenues par le SSP – Région Vaud, se développent depuis quelques semaines au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV). Elles font suite à celle des transporteurs-euses internes de patient·e·s qui ont obtenu, fin 2011 et sous la menace d’une grève, une reclassification de leur fonction ainsi que des effectifs supplémentaires.

 

     La détermination était palpable le 19 mars dans le hall d’entrée du CHUV. Le personnel administratif et les aides soignant.e.s étaient réunis en assemblée pour prendre connaissance de la réponse du Conseil d’Etat à leurs revendications. Quelques jours plus tôt, le CHUV avait déjà accepté d’ouvrir des discussions pour ces deux secteurs sur différents points de leurs demandes. Mais sur les questions salariales, c’était au gouvernement de répondre. Le 13 mars, les aides-soignant·e·s avaient annoncé la couleur : si le Conseil d’Etat n’entre pas immédiatement en négociation ou s’il tente de retarder les discussions concrètes, ce sera la grève.

 

Un premier pas

C’est donc avec satisfaction que le personnel a pris connaissance de l’ouverture de négociations sur les revendications salariales des deux secteurs mobilisés. Cette ouverture est une première victoire de la mobilisation au CHUV. Le gouvernement a en effet pour principe de refuser de toucher à la nouvelle politique salariale (Decfo/ Sysrem) entrée en vigueur au 1er décembre 2008 et de ne pas discuter des classes de salaires des fonctions. Secrétaire du SSP – Région Vaud, David Gygax a mis en garde les collègues : « Rien n’est encore acquis. Il faudra demander des résultats rapidement et ne pas se laisser embarquer dans un calendrier sur plusieurs mois. »

     Une séance de négociation a été fixée par l’Etat au lundi 26 mars au matin. C’est ainsi que deux nouvelles assemblées ont été prévues, les 26 et 27 mars, pour que les employé·e·s mobilisés soient informés par leurs délégations des propositions gouvernementales et décident, cas échéant, des mesures de lutte à mettre en place.

 

Des revendications pleinement légitimes

La résolution adoptée le 19 mars rappelle : « Nous ne demandons pas des cadeaux ni des privilèges. Nous exigeons simplement de meilleurs salaires pour que notre travail, indispensable aux soins et au service à la population qu’offre le CHUV, soit mieux valorisé.» Concrètement, le personnel mobilisé revendique une amélioration salariale d’une classe. Actuellement, il est placé aux niveaux 3 (3751 francs par mois en début de carrière) et 4 (3996 francs) de l’échelle des salaires.

     Interrogée par le quotidien 24 Heures (20 mars 2011), une aide soignante témoigne : « Notre travail est de plus en plus difficile. Les collègues malades ne sont pas remplacés, ni les congés maternité. » Une secrétaire médicale ajoute : « La charge de travail augmente puisque les consultations et les hospitalisations augmentent. Nous devons aussi avoir un savoir-être face à des personnes dans la douleur, l’inquiétude et parfois la colère. Pourtant notre classe de salaires est parmi les plus basses de l’Etat.» 

 

Cet article est paru dans « Services Publics », le 30 mars 2012. Nous aurons l’occasion de revenir sur cette lutte dans le prochain journal.