Jakob Moneta (1914-2012)

Le 3 mars dernier, Jakob Moneta s’est éteint à Francfort, à l’âge de 97 ans. Avec lui disparaît le plus âgé des vétérans du trotskisme. Il est né dans une famille juive de la Galicie orientale, qui fuira les pogroms et s’établira à Cologne. En 1933, il entre dans les Jeunesses du Parti socialiste ouvrier d’Allemagne, à l’origine l’aile gauche marxisante du SPD, exclue en 1931. Après un séjour dans les kibboutz de Palestine, où il organisera des grèves avec les travailleurs arabes, il rejoint en 1948 la section allemande de IVe Internationale. Il pratique alors l’entrisme au SPD. Conseiller social de l’ambassade d’Allemagne à Paris, il y rédige non seulement son livre sur Le Parti communiste français et la question coloniale (Maspero), mais vient concrètement à l’aide du FSLN algérien.

 

   De retour à Cologne, il devient rédacteur en chef du journal de l’IG-Metall. Dans cette fonction, il engage un jeune journaliste, Günther Wallraf, qui se fait engager dans les entreprises pour dénoncer leurs conditions de travail. Avec Ernest Mandel, Jakob Moneta publie en 1971 une histoire du PC soviétique, Aufstieg und Niedergang des Stalinismus.

Sous le pseudonyme d’Anna Armand, il collaborera aux différentes publications de la section allemande de la IVeInternationale. Il sera finalement exclu du SPD en 1990 et rejoindra alors le PDS, puis Die Linke.

 
DS