Un retour remarqué devant les tribunaux

Catherine Reid, militante de solidaritéS, ancienne vendeuse à la Migros, continue sa longue lutte pour l’égalité salariale et gagne une manche !

En première instance, on s’en souvient, le Tribunal des prud’hommes de Neuchâtel l’avait déboutée dans sa demande de réparations pour les inégalités salariales qu’elle avait subies comme employée de la Migros. Le juge avait eu à se prononcer sur l’équivalence de travaux, à savoir tirer des palettes ou remplir des rayons et accessoirement remplacer à la caisse; il avait refusé une expertise comparative des tâches effectuées et s’était rallié à la cause des employeurs qui prétendaient justifier cette différence salariale mensuelle de 300 francs en arguant sans autre que la Migros respecte toujours (sic !) le principe du salaire égal pour un travail de valeur égale.

On sait toute la difficulté pour une employée de faire valoir ses droits et on attend d’un Tribunal qu’il prenne en compte sérieusement les plaintes, trop rares encore parce que si difficiles à assumer, que les femmes et les syndicats osent déposer. Il n’est en effet pas facile de ne pas plier l’échine face au risque de représailles patronales et aux employeurs toujours prompts à prétendre qu’ils sont en règle avec la loi.

En persévérant dans sa volonté de faire appliquer la Loi sur l’égalité entre femmes et hommes, Catherine rend un fier service à toutes les femmes. Elle démontre qu’il vaut la peine de tenir bon et de ne pas se soumettre sans autre au verdict d’un juge qui s’est laissé convaincre par le géant orange sans exiger des preuves solides.

Un deuxième jugement est maintenant prévu et l’expertise que l’avocat de Catherine demandait depuis le début devra être faite. Catherine, qui actuellement ne travaille plus chez Migros, n’est pas prête de lâcher, car elle sait qu’elle se bat pour toutes ses collègues. Affaire à suivre.

Marianne Ebel