Elections fédérales

Elections fédérales: la droite reste majoritaire dans le Canton, la gauche combative recule

Avec 57,6 % des suffrages, la droite (toutes listes confondues) conserve une majorité confortable lors des élections au Conseil national, lui permettant de garder 10 des 18 sièges vaudois. Dans le camp d’une gauche en recul global, des recompositions ont lieu au profit du PS.

Pas de quoi pavoiser pour la gauche vaudoise, qui passe de 43,1 % des suffrages en 2007 à 40,4 %, semblant enterrer les espoirs de certains d’un possible basculement de majorité à gauche lors des cantonales ce printemps. Dans le canton de Vaud, l’UDC progresse un peu (22,4 % en 2007, 22,9 % en 2011) et si le grand vieux Parti radical continue sa lente érosion, c’est au profit d’un « centre » qui, sur les grandes questions économiques et sociales, vote grosso modo comme le reste de la droite.
   
Reflétant une tendance sensible au plan national, les Verts perdent un siège au profit du PS, de même que le POP. Même si la perte du siège de Josef Zisyadis s’est jouée à pas grand chose, le score du Parti ouvrier populaire n’en est pas moins catastrophique : depuis 1945, ce parti avait toujours été présent au parlement fédéral, en dépit d’un alignement sur la bureaucratie soviétique et sa politique.

    Les suffrages du POP reculent de 55 % par rapport à 2007, à 2,1 % contre 4,7 %, et l’effondrement est fort dans ses bastions de Lausanne et de l’Ouest lausannois. En comparaison, la liste de solidaritéS limite les dégâts avec un recul de 14 %, passant de 2,1 % à 1,8 % ; elle se maintient dans l’agglomération lausannoise. Nous passons même devant le POP à Lausanne (4,16 % contre 3,94 %), ainsi que dans une série de communes suburbaines (Romanel, Pully, Paudex, Cheseaux) ou à Vevey. Les deux listes sont au coude à coude à Morges et Yverdon.

    Sans doute le POP paie-t-il son refus de d’une liste unitaire La Gauche, en dépit de nos appels. Refus d’autant plus incompréhensible aux yeux de ses électeurs·trices qu’il apparaît en contradiction avec la démarche de La Gauche initiée depuis plus de deux ans et que le POP soutient publiquement. Mais les divisions ne sont pas la seule cause de cette défaite. Outre l’érosion militante du POP ces dernières années, il faut dire que l’atonie sociale dans le canton, la quasi-absence de luttes dans le monde du travail privent la gauche de la gauche de son oxygène naturel.

    Face à une droite xénophobe et néolibérale plus forte qu’avant, une perspective  unitaire à la gauche de la gauche, dans l’action et lors des élections, semble plus que jamais nécessaire, seule manière d’apparaître comme un début d’alternative crédible aux yeux des milieux populaires. C’est la perspective que solidaritéS défendra en vue des élections cantonales de ce printemps.

Hadrien Buclin