Les élections fédérales en chiffres

Voici rapidement les principales évolutions révélées par les résultats du scrutin fédéral du 23 octobre au niveau national.

Globalement, l’UDC perd 8 sièges et 2,4 % seulement en suffrages. Elle limite les dégâts, si l’on tient compte de la scission du PBD (Parti bourgeois-démocratique) en cours de législature et de la poursuite de la poussée de la Lega au Tessin et du MCG à Genève, qui obtiennent 2 sièges supplémentaires. Avec ces deux formations, la droite populiste ne recule que de 1,9 % au niveau national.

    Certes, les milieux économiques ont sans doute voulu faire pression sur l’UDC en raison de sa nouvelle initiative contre la libre circulation. Il est possible aussi que les électeurs·trices populaires aient commencé à se lasser un peu du matraquage publicitaire du parti de Blocher contre « l’immigration », qui ne cache pas toujours bien son programme violemment antisocial, même s’il faut considérer cette hypothèse avec beaucoup de prudence.

Des clones du PLR et du PDC ?

Du côté des autres partis bourgeois de gouvernement, le PLR perd 5 sièges et 2,5 % des suffrages, tandis que le PDC abandonne 3 sièges et 2 % des voix. Une perte en sièges équivalente à celle de l’UDC, bien que près de deux fois plus forte en suffrages. L’UDC résiste mieux, et c’est logique, à la grogne anti-gouvernementale que le PLR et le PDC.

    La « nouvelle droite » se renforce nettement, avec la poussée du PBD, implanté en particulier dans les cantons de Berne, Zurich, Argovie, Thurgovie, Glaris, Grisons et Bâle-Campagne, qui obtient 9 sièges avec 5,4 % des suffrages. De son côté, le Parti vert libéral obtient 12 sièges avec le même score de 5,4 %. A noter que son président, Martin Bäumle, est assez proche de l’UDC en matière d’immigration.

Quand les Verts paient pour deux

Le succès apparent du PSS (+ 3 sièges), dissimule mal la poursuite de son érosion (-0,9 % des suffrages). Il se porte pourtant mieux que les Verts, qui perdent 5 sièges, avec un recul à peine supérieur en suffrages (-1,2 %).

    Ce résultat risque bien de pousser le groupe des Verts plus à droite, en raison notamment de l’échec de plusieurs élu·e·s de la gauche du parti, comme Jo Lang à Zoug, de la fin annoncée de la présidence d’Ueli Leuenberger en avril, et de la concurrence accrue des Verts libéraux. « Nous devons devenir plus pragmatiques », lance Antonio Hodgers, qui regrette la non intégration des Verts libéraux au sein des Verts suisses au moment où ils le demandaient (Tribune de Genève, 28 octobre).

Gauche de la gauche en échec

Le dernier siège de la gauche de la gauche est perdu dans le canton de Vaud et le total des voix de ses formations s’érode même légèrement, de 1,3 à 1,2 % au niveau national. Dans le bloc «La Gauche», seuls comptent de façon significative les résultats de LG-solidaritéS (GE et VD), de LG-POP (VD), ainsi que de Alternative Liste à Zurich et à Schaffhouse. Ce socle est donc le même que celui d’A Gauche toute ! en 2003 et en 2007. Pas de quoi pavoiser (voir article suivant).

Jean Batou