Grève aux HUG: Victoire

Grève aux HUG: Victoire



Les transporteurs patients des
Hôpitaux Universitaires de Genève en ont on eu marre de se
faire trimbaler. Le 6 octobre dernier, les transporteurs patients
des HUG se sont mis en grève. Le lendemain, un accord
était signé avec la direction des hôpitaux qui
satisfait leurs revendications. Nous nous somme entretenus avec David
Andenmatten, responsable syndical SSP aux HUG.

Pourquoi cette grève ?

DA : Le ras le bol. J’aurai envie de dire, enfin une
action qui débloque une situation ! Plus
sérieusement, depuis de nombreuses
années – en fait depuis 1981 – ce
personnel transporte les patient·e·s à
l’hôpital, exerce un travail pénible et se voit
chargé de responsabilités toujours plus grandes. Il
demande une reconnaissance de sa profession à travers une
réévaluation de sa fonction, la prise en compte de la
pénibilité de son travail, de moyens suffisants pour
exercer son activité et pour garantir la meilleure prestation
possible aux patients.

    Sais-tu que ce personnel est moins bien
classé que les transporteurs marchandise qui exercent à
l’hôpital ? Les transporteurs patients sont en
classe 4, la plus basse de l’échelle salariale de la
fonction publique, alors que les transporteurs marchandises sont en
classe 7. En 1998, après une série de mobilisations,
les transporteurs patients avaient obtenu un code spécial leur
permettant d’être payé en classe 6. Mais toujours
pas de reconnaissance officielle. Ce n’est pas faute
d’avoir demandé. La dernière demande de
réévaluation date de 2004 mais le dossier est
resté dans les tiroirs de la direction.

    En dehors de l’aspect salarial, il existe un
problème aigu d’effectifs et d’organisation du
travail qui entraine de graves dysfonctionnements. Il peut arriver que
les patients attendent une heure dans un couloir qu’un
transporteur vienne les ramener dans leur chambre. Le manque
d’effectif et la surcharge de travail font également que
le taux d’absence maladie est élevé dans ce
service. Enfin, de plus en plus de transports de toute sorte leur sont
demandés, sans que la hiérarchie n’agisse pour
protéger le personnel. Après des années de
demandes non prises en compte, la colère a augmenté. Les
transporteurs ont estimé que seul un moyen plus
déterminé pouvait modifier une situation bloquée
et donner du poids à leurs revendications légitimes.

La grève a-t-elle permis de régler les problèmes ?

Oui et non. Depuis de nombreuses années, nous étions
acculés à des luttes défensives, les transporteurs
ont cette fois-ci mené une grève offensive.

    Les revendications qui n’avaient pas
trouvé d’écho sont aujourd’hui prises en
compte. Les négociations engagées très rapidement
avec la direction ont abouti en gros aux résultats
suivants :

· Le regroupement de tous les transporteurs – patients et
marchandises – dans un même service avec une classe de
fonction en 7 ;

· L’engagement de 2,5 postes plein temps pour les transports patients ;

· La reconnaissance de la pénibilité du travail
avec l’octroi d’un jour de congé
supplémentaire par trimestre ;

· La mise sur pied d’une commission paritaire
composée d’une délégation du personnel et de
représentant·e·s du SSP d’un
côté et de la hiérarchie pour étudier
l’organisation du travail ;

· L’engagement formel de la direction de
n’exercer aucune représaille contre les grévistes.

    C’est donc un résultat très satisfaisant. La lutte paie.

    Pour autant, il ne faut pas oublier que nous sommes
toujours sous le poids des économies, des restrictions
budgétaires et des absurdes politiques de pseudo rationalisation
qui plombent l’ambiance de travail et met en permanence le
personnel sous pression afin d’atteindre des gains de
« productivité » et des
améliorations de
« l’efficience ». Des termes repris du
secteur industriel mais qui n’ont aucune pertinence dans celui de
la santé.

    Une belle victoire a été obtenue, mais
bien d’autres secteurs sont en souffrance. Espérons
qu’ils prennent exemple sur les transporteurs pour modifier une
réalité toujours plus pénible.

Comment juges-tu la participation du personnel à la grève ?

Remarquable ! La quasi-totalité des transporteurs ont
participé à la grève. Ils ont tous fait preuve
d’une détermination exemplaire, et se sont montré
prêts à un engagement dans la durée. Un service
minimum a été assuré qui a permis à chacun
de participer à la lutte. Autre aspect
réjouissant : la solidarité des autres
employé·e·s avec les grévistes.


Propos recueillis pour solidaritéS par Albert Nahory


HUG (BIS): aides-soignant·e·s en grève



Les aides-soignant·e·s
des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG),
appuyé·e·s par les syndicats SIT et SSP/Vpod se
sont mises en grève les 18 et 19 octobre. Il s’agit pour
elles·ils d’obtenir la réévaluation
de leur job et une classe salariale 10. solidaritéS
soutient ce mouvement.



En effet, actuellement en classe 7 de traitement – le minimum
étant la classe 4 et pour comparaison les
infirmiers·ères étant en classe 15 – les
aides-soignant·e·s ont un nouveau cahier des charges
depuis décembre 2009. Celui-ci a intégré des
éléments importants d’évolution de leur
métier. Les aides—soi-gnant·e·s ayant fait
l’analyse que leur rôle avait significativement
changé, elles·ils ont saisi l’occasion de ce
nouveau cahier des charges pour exiger une réévaluation
de leurs postes.

    Face à un employeur qui ne voyait pas motif
à cette évolution salariale, les
aides-soignant·e·s se sont
tourné·e·s vers le Conseil d’Etat avec
lequel elles·ils sont tombés d’accord pour
s’en remettre à une expertise indépendante.

    Cette étude a eu lieu au cours de
l’été et ses résultats ont été
communiqués le 27 septembre aux parties. Or ils vont dans le
sens des revendications syndicales ! En dépit de ce
résultat, lors d’une séance le 14 octobre dernier,
le Conseil d’Etat a voulu encore repousser la
réévaluation des postes des
aides–soignant·e·s à 2013 au plus tôt.

    Réuni·e·s en AG à la
veille de cette séance, pour décider des moyens
d’action à mettre en œuvre en cas de réponse
insatisfaisante du Conseil d’Etat, les 150
aides–soignant·e·s pré-sent·e·s ont
à l’unanimité décidé d’une
grève. L’assemblée tenue lundi 17 octobre à
midi a confirmé une grève d’avertissement de deux
jours mardi et mercredi. Après une mobilisation de deux ans, les
aides-soignant·e·s ne peuvent plus attendre, au moment
même où l’étude de leurs conditions de
travail leur donne raison !

PV