Don du sang et homosexualité

Don du sang et homosexualité

La Grande-Bretagne vient enfin
d’autoriser le don du sang aux homosexuels. Mais avec toujours
des discriminations par rapport aux hétéros, qui rappelle
l’injustice de leur exclusion dans la plupart des pays.

Dès le 7 novembre prochain, les homosexuels britanniques seront
enfin autorisés à donner leur sang. Néanmoins,
alors que les couples hétérosexuels n’y sont pas
astreints, les homosexuels devront ne pas avoir eu de relations
sexuelles depuis an. Un comble, quand on pense que, justement, la
demande vient de couples homosexuels stables. Ainsi, malgré une
avancée minime, on reste dans une conception où la
sexualité homo serait d’emblée plus dangereuse que
l’hétérosexuelle. Quand bien même aucun
critère scientifique sérieux ne peut affirmer qu’il
y a, dans la situation de couple stable, des différences de
risques selon le choix de sexualité.

La discrimination au nom du risque

Le terme de « risque » est justement celui
utilisé pour discriminer les bi et les homosexuels, les
politiques sanitaires les définissant d’emblée
comme des « populations à risque ».
Rappelons qu’en France, par exemple, un seul rapport suffit pour
exclure une personne à vie de la possibilité de donner
son sang. De même en Suisse, les homosexuels et les bi
continuent, contre tout bon sens, à être exclus, alors
même que les hôpitaux manquent de sang pour les
transfusions. Cette discrimination n’a aucune raison
d’être – quelques signes ont été
donnés en Suisse vers un assouplissement –, il est temps
d’aller jusqu’à son abolition. Les moyens de
dépistage sont aujourd’hui fiables et, surtout, il
n’y a aucune raison qu’un homosexuel ou un bi soit plus
à risque qu’un hétéro, ce fameux risque
dépendant de la façon dont la vie sexuelle est
menée (protection, fidélité, etc.) et non de
l’orientation. L’homosexualité a beau ne plus
être définie comme une maladie, la science médicale
continue à la discriminer en raison de préjugés
homophobes.

Pierre Raboud