Danemark: victoire de l’Alliance rouge et verte

Danemark: victoire de l’Alliance rouge et verte

Les élections du 15 septembre au Danemark ont été
marquées par l’échec de la coalition de droite qui
dirige le pays depuis 10 ans. Les Libéraux se sont en
réalité bien maintenus, tandis que le Parti populaire
conservateur a perdu 10 sièges (de 18 à 8), en partie au
profit de l’Alliance libérale (un nouveau parti de droite
qui a gagné 5 sièges). Par ailleurs, si le Parti
social-démocrate n’a perdu qu’un seul siège,
le Parti populaire socialiste, qui va participer avec lui au nouveau
gouvernement, a nettement reculé (moins 7 sièges). Les
grands vainqueurs de ces élections sont ainsi les
Libéraux démocrates (parti centriste d’opposition),
qui passent de 5,1 % à 9,5 % (de 9 à 17
sièges), et vont sans doute accéder comme
troisième force au gouvernement.

    Ce sont aussi nos camarades de L’Alliance
rouge et verte (ARV) – gauche anticapitaliste, qui progressent de
2,2 % à 6,7 % des suffrages, soit de 4 à 12
sièges. Au cours de la campagne, l’ARV a défendu
une politique de gauche conséquente, centrée
essentiellement sur trois thèmes : défense des
droits sociaux, en particulier ceux des retraités et des
chômeurs, femmes et hommes ; plan de défense du
climat avec investissements massifs dans de nouveaux emplois
verts ; défense des droits des
immigré·e·s et requérant·e·s
d’asile. Les Libéraux démocrates ont eux aussi
soutenu les droits des immigré·e·s, mais dans le
cadre du maintien d’une orientation néolibérale. De
son coté le Parti populaire danois (extrême droite) accuse
un recul significatif en perdant trois sièges. S’il
recueille tout de même 12,3 % des voix et 22
sièges, pour la première fois depuis des années,
le racisme et la xénophobie n’ont pas fait recette.

    La défaite de la coalition de droite au
pouvoir confirme une claire tendance européenne : les
partis de gouvernement, qu’ils soient de droite ou de
« gauche » perdent systématiquement
les élections. Mais au Danemark comme ailleurs, cela
annonce-t-il un changement de politique ? Rien n’est moins
sûr, Mme Thorning-Schmidt, la cheffe du Parti
social-démocrate parlant de financer son programme de relance
grâce à une heure de travail supplémentaire. En
revanche, la forte progression de la gauche anticapitaliste (ARV)
montre que la défense de l’Etat social, d’un
programme écologique radical et des droits des
immigré·e·s peut conquérir une part
croissante des suffrages populaires. Voilà la bonne nouvelle
qu’il s’agit de transformer en rapports de force sociaux
sur le terrain pour un véritable changement de politique.

Jean Batou