Combattre ensemble le patriarcat... Pour quelle égalité ?


Combattre ensemble le patriarcat… Pour quelle égalité?

Les souffrances, les violences, la faim, le racisme, l’immigration, le patriarcat… J’ai toujours pensé qu’il fallait s’engager contre les inégalités. Pour moi, les plus flagrantes sont celles qui séparent les peuples du Sud des politiques capitalistes du Nord. C’est pourquoi tout le mouvement contre la mondialisation ultra-libérale m’a particulièrement motivée, ainsi que quantité de jeunes. Et c’est dans cet élan là que je suis allée avec des camarades à Porto Alegre (Brésil), pour manifester ma volonté d’une autre société plus juste, plus égalitaire (p.15).

Ainsi je me suis retrouvée dans une grande fête de partage qui m’a enthousiasmée et redonné l’envie de me battre.


Cependant, certains aspects m’ont sur- pris et interrogés: cette société anti- raciste, anti-capita-liste et anti-sexiste que nous voulons promouvoir, ce sont des hommes blancs qui l’ont décrite. Ce sont des orateurs qui prenaient la parole, devant un public composé en grande majorité de militantes femmes.


J’ai réalisé que dans de nombreux mouvements soutenant des causes comme l’anti-racisme, les luttes contre la pauvreté, la dette, la violence, les militantes de terrain étaient surtout des femmes. Des milliers d’autres femmes de part le monde luttent au quotidien, en Palestine, leur engagement et leurs souffranves sont trop souvent oubliées (p.12).


Et quelle ne fut ma surprise aux ateliers proposés par la Marche mondiale des femmes, de constater la maigre participation masculine, comme si les problèmes de la pauvreté et des violences envers les femmes ne concernaient pas les hommes! Jusqu’à présent, je ne m’étais pas encore sentie touchée par la pertinence de l’engagement féministe. Je me suis engagée dans des mouvements mixtes (Alternative Solidaire, CSAB) dans l’idée que tous les êtres humains doivent pouvoir vivre dans l’égalité et la dignité.


Mais actuellement, je suis en train de me rendre compte que la problématique de genre traverse toutes les luttes et je m’étonne vraiment de l’absence des hommes dans cette réflexion. Car comme un enfant l’a écrit : «L’ égalité est nécessaire pour tout le monde».


Le but de ce numéro spécial du 8 mars est justement de susciter la mise en question des hommes sur leur condition masculine. J’aimerais construire avec eux(!) une société réellement basée sur des relations égalitaires aussi bien entre les êtres humains du Sud que du Nord, qu’entre les femmes et les hommes du monde entier.


Carmen Perez