800 expulsions de locataires cet été  ? Résistons !

800 expulsions de locataires cet été  ? Résistons !

Nous publions ci-dessous un appel
à la mobilisation de l’« Assemblée des
mal-logés », en signalant aussi – sur le
même thème, mais dans un autre registre – que
l’ASLOCA genevoise vient de déposer ses deux initiatives,
que nous avons soutenues, pour la construction de logements bon
marché et contre le retour des congés-vente, avec
14 000 signatures chacunes ! Nous y reviendrons…
(PV)

Cet été, plus de 800 nouveau cas d’expulsions de
locataires devraient être jugés ! Selon la nouvelle
procédure accélérée, qui ne prévoit
qu’une audience unique devant la Chambre des baux et loyers, la
machine à expulser les habitant·e·s
« normaux » de la ville s’emballe, et
cela sans qu’aucune solution de relogement – même
temporaire – ne soit proposée !

    C’est inacceptable. Face à
l’incurie des autorités et la violation toujours plus
flagrante du Droit au logement, nous voulons nous organiser,
c’est la seule façon de faire valoir nos droits !

Nous prévoyons plusieurs actions dès maintenant :

  • rassemblement : jeudi 23 juin devant
    l’Hôtel-de-Ville à 18 h 30 où
    se tiendra la dernière session du Grand Conseil avant la pause
    estivale. Venez nombreux avec du matériel pour faire du
    bruit !
  • présence lors des audiences au tribunal où se
    décident les expulsions. Un premier cas, exemplaire (voir encart
    ci-contre), se jugera ce mardi 28 juin, à 13 h 45,
    6 r. de l’Athenée. Notre présence est
    importante !
  • résistance ferme et pacifique lors d’expulsions.
    Nous créons un groupe d’interposition. Pour ce faire, nous
    vous demandons vos noms et numéros de portable. Inscrivez-vous
    sur notre liste de personnes solidaires pour être tout de suite
    au courant lors d’expulsions et vous rendre sur place si vous
    parvenez à vous libérer sur le moment. Merci de nous
    répondre à ce mail : harrysansabri@gmail.com

    En 2010, le nombre de procédures
d’expulsion de locataires entamées à fait un bond
de 25 %. Les ménages effectivement expulsés de
leur logement sont passés de 493 en 2009, à 559 en 2010.
Ce scandale est dû en partie au fait que les loyers
dépassent les possibilités de paiement de plus en plus de
personnes. En effet, les retards de loyer ont augmenté de
55 %.

    Mais à présent les spéculateurs
ne sont même plus obligés de profiter d’un retard
pour résilier un bail. Une jurisprudence récente leur
donne même le droit de résilier le bail, simplement parce
que l’état du marché leur font penser pouvoir louer
plus cher à une autre personne ! Evidemment, ce
n’est pas la peine même de proposer une augmentation au
locataire modeste en place, quand on a l’intention de doubler ou
tripler le loyer…

Un cas exemplaire

Il y a deux ans, Maria prenait un retard de deux mois dans son loyer,
retard très vite rattrapé. Mais, le propriétaire,
qui désire vendre, en profite pour lui résilier son bail.
Habitant cet appartement depuis plus de trente ans, Maria risque de se
retrouver à la rue, malgré des recherches intensives
menées depuis des mois. La spéculation immobilière
provoque toujours plus de situations dramatiques de ce genre. Soyons
à ses côtés le mardi 28 juin !


La Feuille d’Avis Officielle dérape !

Il faut rappeler que la FAO a pour fonction de publier les
décisions des diverses autorités du canton, et les
positions en particulier du Conseil d’Etat. Il est publié
aux frais des contribuables. Aussi quand on lit en première page
de son édition du 17 juin 2011 : « Move on
veut remplacer la révolte par le projet » comme
titre, suivi de : « Jeunes
‹ révoltés ›,
‹ indignés › ou ‹ en
rupture ›: autant d’euphémismes pour
désigner des jeunes dont personne ne veut, qui s’isolent
socialement, et oscillent entre déprime, violence et
dépendances. », on ne peut
qu’être… indignés !

    Et la suite est presque pire :
« Des dizaines de jeunes adultes qui n’ont rien
réussi jusqu’ici. L’école ? Echec. La
famille ? Le plus souvent un désastre. Le
travail ? Néant. Les amis ? Alcool, abus de
substances, bagarres. »
  
 La révolte des jeunes, le mouvement des indignés
qui a rassemblé des dizaines de milliers de jeunes en Espagne,
qui se développe en France, en Grèce, en Italie et
même en Suisse rassemble donc des ratés et des
drogués, selon le journal que nos impôts financent.

    Même les torchons de l’UDC n’osent
guère aller si loin. Les
« indignations » des jeunes sont
justifiées par l’absence d’avenir que notre
société leur propose, entre le chômage qui les
touche en priorité, l’absence de valeurs autres que
l’individualisme, l’argent et la consommation, la
destruction écologique de notre planète à court
terme.

    Prétendre que cette révolte peut
être réduite grâce à un « projet
Move on » mis sur pied par la fondation
« Trajets », donc qu’elle n’a
rien à voir avec les inégalités sociales de notre
société, et ceci avec l’appui d’un Conseiller
d’Etat au centre de la photo en première page, est
inacceptable de la part d’une « Feuille d’Avis
Officielle », et nous demanderons un rectificatif dans
l’un des prochains numéros…

MD