La toile voit rouge: DKMO - Démocratie Km Zéro

La toile voit rouge: DKMO – Démocratie Km Zéro

Depuis plusieurs années,
Internet est devenu le lieu par excellence où peut
s’exprimer une critique radicale de la société.
Cela est d’autant plus vrai dans des pays où le
contrôle des médias est l’arme politique par
excellence. Et en Europe, c’est le cas du
« totalitarisme publicitaire » de
l’ère Berlusconi.

« DKMO Democrazia Km Zero » est l’un
des sites qui, dans le panorama médiatique italien, ouvre
quelques pistes de réflexion intéressantes. DKMO se
présente ainsi comme une expérience de
néo-démocratie par le bas. L’objectif est de
créer des laboratoires locaux (dans toutes les régions
d’Italie) d’une nouvelle citoyenneté
« active et responsable », promouvant
l’autogestion, allant à l’encontre du système
politique italien. Plus généralement, DKMO vise, dans une
période de crise sociale, économique, environnementale et
politique, à mettre en place les conditions d’une
« société solidaire et conviviale qui parte
de la défense des biens communs contre l’emprise du
marché ».

    Le site est conçu tout d’abord comme
une vitrine des activités réelles et concrètes
prenant place dans les régions italiennes (Territori) ;
mais il vise aussi à rendre visible les manifestations ou
protestations de la population italienne souvent occultées ou
minimisées dans les grands médias. Enfin, DKMO se propose
de constituer un lieu de réflexion théorique sur les
questions générales liées à la
« démocratie » et un espace de
présentation d’études et ouvrages critiques. Cette
dernière section (libri) est d’autant plus importante en
Italie aujourd’hui que les intellectuels critiques sont de plus
en plus souvent menacés (pensons notamment à la
proposition de loi récente pour l’Institution d’une
Commission d’enquête sur l’impartialité des
ouvrages destinés aux écoles). A cela s’ajoute ce
que les promoteurs du site nomment l’« Observatoire
européen » visant à analyser les conditions
de la politique internationale mais aussi à visibiliser les
campagnes politiques communes.

    Un bémol cependant, le site est inaccessible
aux personnes ne lisant pas l’italien et c’est bien
dommage, car il est de plus en plus essentiel de rendre accessible au
reste du monde les débats qui ont lieu en Italie pour ne pas
laisser libre champ à la seule communication politique
berlusconienne.

Stéfanie Prezioso
Voir le site : http://www.democraziakmzero.org/