Les exonérations des entreprises continuent bon train

Les exonérations des entreprises continuent bon train

Les partisans de la baisse d’impôts des entreprises et des
sociétés financières martèlent depuis plus
d’un an que dorénavant il n’y aura plus
d’exonérations et que toutes les entreprises seront
traitées selon le principe de l’équité. Le
Conseil d’Etat, soutenu par le PS et toute la droite unie,
recourent aux formules choc – projet de loi gagnant-gagnant, contrat
social des temps modernes – et présentent leurs
spéculations comme des faits avérés :
« Les entreprises paieront moins, mais elles paieront toutes,
et  le canton y gagnera ».

    Dans son édition du 9 avril,
L’Express/Impartial relève qu’une quinzaine
d’avantages fiscaux ont été octroyés en
2010, dont 2 depuis le vote de la loi par le Grand Conseil en septembre
2010. Pour le chef du service neuchâtelois de
l’économie, ces rabais « s’inscrivent
[…] parfaitement dans le cadre de la nouvelle loi, même si
celle-ci n’est pas encore en vigueur. »

    Selon l’article 82 de la nouvelle loi
« Des allégements fiscaux peuvent être
accordés dans des cas particuliers à des
entreprises…» On voit que l’existence des
« cas particuliers » est bien
confirmée et qu’avec cette loi rien ne changera, sinon que
nous aurons et les allègements fiscaux et les baisses
d’impôts pour les plus fortunés ! De quoi
conforter notre position : le 19 juin, nous voterons NON
à ces cadeaux aux multinationales et aux entreprises qui
dégagent d’importants bénéfices.

Henri Vuilliomenet


Il n’y aura pas d’excuses !

Dans notre dernier numéro, nous avons relaté comment le
Grand Conseil dans son immense majorité avait avalisé
avec enthousiasme le lien formel établi entre deux lois qui
n’avaient rien à voir. Il s’est obstiné
jusqu’à la décision du Tribunal
Fédéral qui a obligé le Conseil d’Etat
à annuler  le vote quinze jours avant
l’échéance. Voilà qui méritait au
moins des excuses à la population de la part des
autorités, et un engagement clair d’être plus
rigoureux à l’avenir dans l’adoption des lois.
solidaritéS (qui avait combattu ce lien scabreux), soutenu par
une dizaine de député-e-s, a défendu une
résolution dans ce sens. Le Grand Conseil a rejeté cette
proposition par 93 voix contre 14.

    Le porte-parole du PS (Théo
Huguenin-Elie) : « Nous ne nous excuserons pas
d’avoir fait de la politique… Ceux qui crient
aujourd’hui avec les loups  sont ceux qui n’aspirent
presque jamais au consensus, sapant ainsi la confiance de la population
dans la capacité des autorités à trouver des
solutions ».

    Or le compromis en question portait sur la hauteur
à laquelle on voulait baisser l’impôt sur le
bénéfice des entreprises et sur les
sociétés financières. solidaritéS, qui
pense au contraire qu’il faut augmenter l’impôt sur
les très hautes fortunes et refuser de baisser
l’impôt sur le bénéfice des entreprises, est
prêt à un consensus sur le niveau de la hausse.

HV