Elections communales

Elections communales



Les élections communales vaudoises ont exprimé le glissement vers la droite des électeurs.


Du moins pour ceux qui ont usé de leurs droits civiques puisque
le taux de participation a été encore plus faible
qu’en 2006. A peine 3 électeurs sur 7 se sont rendus aux
urnes. L’UDC est le seul parti à avoir progressé.
Il fait notamment son entrée au législatif de Renens (+10
sièges), même si la gauche y reste majoritaire et que la
liste POP Fourmis Rouge obtient 3 sièges de plus. A Lausanne,
tous les partis représentés au Conseil communal ont
reculé en termes de pourcentage sauf l’UDC qui progresse
nettement en passant de 8 à 14 élus. Le PS (-1) et les
Verts (-2) régressent légèrement et perdent la
majorité qu’ils avaient à eux seuls. En
pourcentage, la liste « La Gauche. POP & Gauche en
mouvement, solidaritéS, indépendants »
(11,85 % des suffrages) baisse légèrement par
rapport à 2006 (12.2 %). Toutefois, la Gauche
résiste mieux que le PS et les Verts et passe de 12 à 13
sièges en raison de la répartition des restes
consécutive à l’élimination de formations
qui n’obtiennent pas le quorum de 5 % (PDC et Verts
libéraux).

Nécessaire unité

Ce résultat confirme que la présentation d’une
liste unitaire de la gauche de la gauche est la seule option
crédible auprès des électeurs qui cherchent une
alternative à la gestion
« social-libérale » du PS et des Verts
au pouvoir depuis 21 ans. Pour l’élection de la
Municipalité, la liste rose rouge verte (PS, Verts, POP) place
ses 6 candidat·e·s dès le premier tour. Quant au
libéral-radical sortant, Olivier Français, il
n’obtient pas la majorité absolue mais est élu
tacitement étant le seul candidat pour le second tour.

    SolidaritéS avait déposé une
liste exprimant la nécessité de changer de cap en donnant
la priorité aux thèmes du logement, des transports
publics gratuits et de la lutte contre le racisme. Les deux candidats
de « solidaritéS 100 % à
gauche », Isabelle Paccaud et Hadrien Buclin, bien
qu’inconnus du grand public, font un bon score avec 5,3 %
des voix et sont par ailleurs élus au Conseil communal. La
question du logement soulevée avec vigueur par
solidaritéS est devenu un thème central du débat
électoral. Le fossé entre les insuffisances de la gauche
au pouvoir et les besoins de la population en matière
d’accès à des logements à loyer
modéré est apparu dans toute sa profondeur. Contrairement
à ceux qui prétendaient que la liste combative de
solidaritéS allait semer la division et mettre en péril
le municipal du POP, Marc Vuilleumier – facilement
réélu – et même favoriser
l’élection d’un municipal UDC, la
démonstration a été faite qu’il existe un
espace politique, certes relatif, pour que dans les milieux populaires,
on se tourne vers une gauche déterminée.

Pierre-Yves Oppikofer