Contre la suppression du RMCAS: référendum en bonne voie

Contre la suppression du RMCAS: référendum en bonne voie

Soutenu par un large front,
impulsé par solidaritéS, le référendum
contre la révision de la loi sur l’aide sociale (LASI),
l’un des volets du plan de « gestion du
chômage » du Conseiller d’Etat Longchamp, est
en passe d’aboutir. Renvoyez ce week-end vos derniers
paraphes ! Si tout va bien, il sera déposé ce
lundi 4 avril à 11 h 00 au Service des votations,
25 rte des Acacias. Rappel…

Après avoir réduit, en 2008, la durée de la
couverture par l’assurance chômage avec la suppression des
emplois temporaires (ETC), Longchamp poursuit, en 2011, son projet
d’affaiblir la protection des chômeurs-euses. Ainsi, avec
la révision de la LASI, sous le prétexte de miser sur
l’insertion – afin de rallier l’adhésion du
plus grand nombre –, le RMCAS est abrogé et les
chômeurs-euses en fin de droit sont renvoyés à
l’aide sociale.

Nivellement par le bas de l’aide sociale

Nombreux au passage perdront toute aide, puisqu’il faut
être plus pauvre pour toucher l’aide sociale que pour avoir
droit au RMCAS. Par d’exemple, les seuils d’accès
pour une personne seule se présentent comme suit : LASI =
2727 francs / RMCAS = 3126 francs, soit une
différence de près de 400 francs à
l’entrée du dispositif.

    Privés d’aide, non seulement ils-elles
disparaitront des statistiques du chômage et de l’aide
sociale, mais ils se retrouveront à charge de leurs familles.
Appauvrissant ainsi les uns et les autres ! D’autres
devront, comme l’exigent les directives d’aide sociale,
dépenser leur « fortune » avant de
bénéficier d’une aide sociale. Ils devront, par
exemple, vendre leur voiture avant de demander l’aide
sociale !

    Selon le rapport de la Commission des affaires
sociales, les prestations d’aide sociale sont plus basses de
35,7 % en moyenne annuelle. Ainsi ce ne sont pas moins de 8
millions d’économies annuelles qui sont attendues par la
substitution du RMCAS par la LASI.

Le RMCAS doit être amélioré, pas supprimé

Il faut lui donner les moyens des ambitions qu’on lui a
prêtées. Les partisans de la révision de la LASI
font le procès du Revenu minimum d’insertion (RMCAS) et
critiquent son faible taux de réinsertion. Le reproche est
partiellement fondé, mais à qui la faute, si ce
n’est à ce même Conseil d’Etat. Lui qui,
depuis sa création, refuse au RMCAS les moyens
nécessaires pour réinsérer les chômeurs en
fin de droit et les utilise pour remplacer les postes qu’il
n’a cessé de supprimer depuis les années nonante
dans la Fonction publique et le secteur subventionné ?

Le but du RMCAS était à l’origine de
réserver un autre sort que l’aide sociale aux
chômeurs-euses en fin de droit. Aujourd’hui, il n’est
non seulement question de les y renvoyer, mais de le faire plus
tôt encore avec la nouvelle LACI. Le chômage en fin de
droit est une réalité incontournable. Il faut
préserver un dispositif particulier pour les
chômeurs-euses en fin de droit, qui leur assure un autre horizon
que l’aide sociale et leur garantisse tant un revenu permettant
de couvrir leurs besoins sociaux que des outils de réinsertion
adaptés à leur situation de désinsertion durable.

Des mesures cantonales sous conditions de revenus

En envoyant les chômeurs·euses en fin de droit à
l’aide sociale, le Conseil d’Etat nie la
réalité du chômage de longue durée. Il
réduit un phénomène collectif découlant de
critères économiques à un problème
individuel d’adéquation au marché du travail. Il
fait ainsi l’économie de son service des mesures
cantonales, qu’il a fermé abruptement le 1er octobre 2010,
sous prétexte que l’Hospice général sera en
charge de mesures d’insertion « plus
puissantes ». Il réalise ainsi de substantielles
économies et, surtout, il travestit les statistiques du
chômage et celles de l’aide sociale. De fait,
l’Hospice général, dont la mission première
est d’aider les personnes en difficultés sociales,
deviendra « l’auxiliaire » de
l’Office Cantonal de l’Emploi et se retrouvera en charge
des mesures de réinsertion pour les chômeurs en fin de
droit ainsi sournoisement soumises à condition de revenus.

Jocelyne Haller