Genève: meeting de solidarité avec la révolution tunisienne

Genève: meeting de solidarité avec la révolution tunisienne

A l’appel du Comité de
soutien avec les luttes populaires dans le monde arabe et de notre
bimensuel, 180 personnes ont pris part à un meeting de
solidarité avec la révolution tunisienne, à
Genève, le 25 mars dernier. La soirée avait reçu
le soutien du CADTM, de la Gauche anticapitaliste, du Mouvement pour le
socialisme, du Parti communiste genevois et de solidaritéS.

    Hamma Hammami, porte-parole du PCOT, n’ayant
pu voyager pour des raisons de santé, c’est Ahlem Beladj,
militante de la Ligue de la gauche ouvrière, du Front 14 janvier
et de l’Association tunisienne des femmes démocrates, qui
s’est efforcée de présenter le contexte actuel,
suite au renversement du second gouvernement Ghannouchi par une
mobilisation de rue de quelque 300 000 personnes, le 25
février dernier.

    D’un côté, la révolution a
marqué des points : dissolution de la police politique
(même si ses effectifs reconnus sont ridiculement
faibles) ; dissolution du RCD, le parti du
régime ; annonce de l’élection d’une
Assemblée constituante, le 24 juillet prochain ;
légalisation de forces politiques d’opposition radicale,
comme le Parti communiste des ouvriers tunisiens (PCOT) ;
multiplication des conseils révolutionnaires dans les
régions et les municipalités, qui occupent toujours des
locaux du RCD ; développement d’expériences
de contrôle ouvrier dans les entreprises appartenant à la
famille Ben Ali, dont les propriétaires ont pris la fuite.

    De l’autre, on assiste aux tentatives de
normalisation du gouvernement de Béji Caïd Essebsi, un
ex-ministre de Bourguiba et ex-président de la Chambre des
députés de Ben Ali. Celui-ci a été
accepté comme un exécutif de
« technocrates », chargé de liquider
les affaires courantes. En réalité, il poursuit les
politiques économiques et sociales de l’ancien
régime. En même temps, le Conseil national de protection
de la révolution a été de facto remplacé,
avec l’accord de la bureaucratie de l’UGTT, par le
« Haut comité pour la réalisation des
objectifs de la révolution, pour la réforme politique et
la transition démocratique », désigné
par le pouvoir, qui n’a qu’un statut consultatif.
Même si une partie de ses membres émane bien de la
révolution, ce cadre vise à entraver la centralisation
possible d’organes de double pouvoir. Les batailles
décisives sont donc toujours devant nous.

Jean Batou