3 avril: des votations très attendues







3 avril: des votations très attendues



Les bourgeois attendent
avec impatience les résultats du canton de
Neuchâtel. Les baisses massives d’impôt sur le
bénéfice des entreprises et sur les holdings
seront-elles acceptées par le peuple?

Dans ce cas, c’est l’ouverture par contagion
à des baisses d’impôts pour les
détenteurs·trices de capitaux dans tous les
cantons suisses accompagnées d’un nouvel
approfondissement des inégalités. Plusieurs
cantons, dont Genève, ont déjà
annoncé qu’ils ne laisseront pas
Neuchâtel partir seul dans cette course aux cadeaux aux
actionnaires et propriétaires.

Economiesuisse tient son
modèle et son homme lige

L’association patronale ne s’en cache pas, Jean
Studer, Conseiller d’Etat socialiste responsable des
finances, est son candidat préféré
pour accéder au Conseil Fédéral.
Gérold Bührer, président
d’Economiesuisse, a salué son action
(« Il faut suivre l’exemple
neuchâtelois sur la fiscalité des
entreprises ») et a lancé un appel du
pied aux autres cantons pour suivre cette voie. Comme
défenseur des patrons, son engagement est
cohérent. La position du parti socialiste
neuchâtelois, qui appuie sans critique ce ministre des
finances ambitieux, est par contre franchement
incompréhensible.

Une campagne prioritaire
pour solidaritéS

La redistribution des richesses par l’impôt,
voilà ce que nous voulons. Dans le canton de
Neuchâtel, l’impôt sur le
bénéfice est payé à plus de
90 % par 200 entreprises environ, pour l’essentiel
cotées en bourse. C’est pour ces
entreprises-là et pour celles qui ont
été exonérées
d’impôt que cette diminution drastique est
prévue. Jamais les personnes physiques ne verront leurs
impôts diminuer de moitié comme les entreprises ou
diviser par 100 comme les holdings. Ce n’est pas à
une redistribution à laquelle on assiste, mais à
des cadeaux massifs aux actionnaires. C’est pourquoi
solidaritéS s’est engagé dans le
comité pour la justice fiscale. Ce comité a
récolté les signatures pour le
référendum et mène
aujourd’hui la campagne. Nous avons par ailleurs sorti nos
propres moyens d’information.

Trois semaines pour
convaincre

 
Les autorités politiques lient de manière fort
problématique deux lois. Pour faire avaler aux
Neuchâtelois·e·s une baisse de la
fiscalité des entreprises, elles nous présentent
en même temps une autre loi – liée
à la première de manière
antidémocratique – sur un sujet d’une
actualité brûlante :
l’accueil des enfants.

    Si une des deux lois est
refusée, l’autre tombe avec elle. Ce lien
scandaleux se règlera au Tribunal
fédéral, car on peut très bien
être pour l’accueil des enfants et contre les
cadeaux aux multinationales. Nous refusons qu’on veuille nous
forcer la main.

    Pour le moment, le plus important est de
ne pas se laisser décourager par ce lien illégal
et de voter selon ses propres convictions. C’est
pourquoi :

SolidaritéS appelle à s’opposer
clairement à la baisse des impôts des entreprises
en votant NON à la révision de la loi sur les
contributions directes (personnes morales)

et à voter OUI à l’initiative
« pour un nombre approprié de
structures d’accueil de
qualité » et OUI au contre-projet, mais
avec priorité à l’initiative.

Henri Vuilliomenet

Le comité justice fiscale a ouvert un site fort
intéressant qui rassemble toutes les données
concernant la votation du 3 avril sur la fiscalité des
entreprises :

www.justicefiscale.li