Lausanne: une agression antisémite vise l’assistant du rabbin

Lausanne: une agression antisémite vise l’assistant du rabbin



Le 23 février, dans la
soirée, trois jeunes gens abordent l’assistant du rabbin
aux abords de la synagogue. Il porte barbe et chapeau et les trois
lui demandent s’il est juif. Sa réponse étant
positive, il se fait aussitôt molester et traiter de
« sale juif ». L’homme sera secouru par
les passants.

Cette agression, la première de cette gravité à
Lausanne, doit évidemment être dénoncée pour
ce qu’elle est par l’ensemble des
militant·e·s antiracistes qui se respectent, à
savoir une démonstration de lâcheté et un acte
absolument ignoble.

    Le secrétaire de la Coordination
internationale contre l’antisémitisme et la diffamation
(CICAD) a affirmé que les trois agresseurs étaient de
« type nord-africain », si bien que les sites
antimusulmans du Net s’en sont donnés à cœur
joie. De la stigmatisation d’une agression violente, on est
passé à « Trois arabes tabassent un juif à
Lausanne », sans oublier l’invocation de
« nazislamisme ». Faut-il donc combattre un
acte raciste antisémite par des propos racistes arabophobes ou
islamophobes ? Nous ne le pensons pas.

    Deux des auteurs des faits seraient des mineurs. Ils
ont été arrêtés et, à l’heure
où nous bouclons ce numéro, les motifs
avérés de leurs actes ne sont pas connus. Ont-ils agi au
nom d’une idéologie raciste d’extrême droite
ou d’une réprobation dévoyée de la politique
criminelle de l’Etat d’Israël ? Nous ne le
savons pas.

    Dans la seconde hypothèse, rappelons que le
combat contre les pratiques coloniales de l’Etat
d’Israël ne justifie en aucun cas la mise en cause des juifs
ou de leur religion. Bien au contraire, il vise à rassembler
l’ensemble des anticolonialistes, des antiracistes et des
défenseurs de la justice pour défendre les droits du
peuple palestinien. Il prône donc l’action collective au
nom de valeurs universelles qui n’ont rien de commun avec
l’anti­sémitisme. DS