Deuxième congrès national : la Gauche choisit son initiative

Deuxième congrès national : la Gauche choisit son initiative



Samedi 5 mars dernier s’est tenu
à Zürich le deuxième congrès national de La
Gauche – Alternative Linke – La Sinistra, processus de
rapprochement des différentes forces à la gauche du parti
socialiste. Une petite centaine de personnes étaient
présentes, dont un bon tiers de romands et malheureusement un
nombre restreint de femmes. Cette fréquentation
représente une baisse par rapport aux rencontres de Schaffhouse
et Lausanne.

L’enjeu principal de ce congrès était la
décision du lancement d’une initiative
fédérale. La proposition, qui a été
majoritairement retenue, est celle de l’abolition des forfaits
fiscaux. La délégation de solidaritéS a
exprimé son scepticisme face à un tel projet. D’une
part, ce dernier ne représente pas un élément
central de la fiscalité et d’autre part, une telle
initiative ne permettra pas à La Gauche de mettre en cause un
aspect structurel de la politique de collaboration du Parti socialiste
avec la bourgeoisie helvétique. Afin d’apporter un souffle
plus combatif, un camarade zurichois a proposé de faire porter
l’initiative sur la suppression du secret bancaire, option que
les camarades de solidaritéS ont soutenu en vain. Plus
fondamentalement, nous avons défendu le projet d’une
initiative  visant l’intégration du deuxième
pilier dans l’AVS, c’est-à-dire la mise en cause
d’un système de pension fondé sur la
capitalisation.

    Néanmoins, pour ne pas faire obstacle
à un processus unitaire encore très fragile,
solidaritéS s’est engagé à participer
à la récolte de signatures à
l’échelon local unitairement avec les autres forces de
gauche qui partagent cette revendication. Rappelons qu’une telle
initiative n’avait pu aboutir dans le canton de Vaud et
qu’à cet égard la mobilisation de
militant·e·s risque de s’avérer difficile.

    L’après-midi était
consacrée à un débat sur l’Union
Européenne (UE), avec Andreas Wehr de la Gauche Unitaire
Européenne, sans toutefois donner lieu à une prise de
position. Plusieurs interventions ont présenté l’UE
comme le foyer des contre-réformes néolibérales,
duquel les salarié.e.s suisses devraient se protéger.
Nous avons au contraire souligné que la
Confédération est championne toute catégorie des
politiques néolibérales et représente un
véritable modèle aux yeux des forces les plus
réactionnaires de l’UE (durée du temps de travail
élevée, assurances sociales
sous-développées, protection légale des
travailleurs-euses inexistante, politique migratoire ultra-restrictive,
etc.). Il est essentiel que le mouvement syndical et les forces de
gauche travaillent en Suisse à la convergence des mobilisations
avec celles de leurs homologues européens. En effet,
l’internationalisme reste une base fondamentale pour tout
mouvement anticapitaliste.


Guila Willig et Pierre Raboud