Energizer ferme ses portes
Energizer ferme ses portes
230 emplois supprimés
dun coup à La Chaux-de-Fonds. Lentreprise
américaine ne veut plus de piles; elle se concentre sur des
opérations de rachats dentreprises pour valoriser le
cours de ses actions à la bourse. Et ça marche :
les actionnaires sont satisfaits, les profits grimpent.
Union Carbide avait installé, avec laide de la promotion
économique, une entreprise de fabrication de piles en 1975.
Sensuit, pour lentreprise, une histoire
mouvementée de vente et de rachat, pour devenir filiale
dEnergizer, conglomérat qui lorgne actuellement
plutôt du côté des crèmes de rasage ou de
protection solaire et va probablement se débarrasser du secteur
piles, apparemment moins profitable que les produits pour le corps.
Certains ont fait un rapprochement un peu rapide
avec les déclarations du Conseil dEtat de ne plus vouloir
accorder dexonérations dans le cadre de la nouvelle loi
fiscale. Il est peu probable quil y ait un lien. Depuis 35 ans
que lentreprise existe, elle devrait payer 10 %
dimpôts sur ses bénéfices depuis 25 ans;
avec la nouvelle loi (contestée par référendum),
cest donc en principe une baisse qui lui était promise,
mais comme rien en la matière nest public et que la
nouvelle loi continue de permettre des exonérations, on
nen sait finalement rien. Le plus vraisemblable est que les
piles nintéressent plus Energizer et que les concurrents
ne veulent pas racheter un site de production en Europe occidentale
pour ce type de marchandises.
Une chose, en revanche, est sûre :
faire revenir sur sa décision une multinationale avec
siège aux Etats-Unis nest pas une mince affaire.
Energizer a beaucoup dargent, il faut faire pression sur elle et
sorganiser en conséquence. Cest une entreprise qui
ne signait pas de convention avec les syndicats et où la
présence syndicale est très faible; labsence de
traditions dorganisation indépendante du patron,
même élémentaire, ne facilitera pas une
réaction ouvrière.
Henri Vuilliomenet