Réchauffement climatique : le Léman aussi

Réchauffement climatique : le Léman aussi

Le réchauffement climatique exerce aussi ses effets sur le Lac
Léman. La température du fond du lac a augmenté
d’environ 1°C ces trente dernières années et le
réchauffement des eaux superficielles, formant la couche
légère dans laquelle se déroule l’essentiel
de la production primaire, s’est avancé, durant la
même période, d’un mois environ.

    Du coup, le zooplancton et le phytoplancton suivent
ce décalage. La population piscicole du Lac se modifie en
conséquence. Le gardon, qui vit dans les couches superficielles,
a avancé sa période de reproduction d’un mois. Mais
la perche, qui vit dans des eaux plus profondes et moins sensibles,
n’a pas changé la sienne. Les alevins de perches ne
trouveront donc plus de larves de gardon pour se nourrir.

    Les eaux profondes se refroidissant plus
tardivement, le corégone (la féra) se reproduit plus
tardivement. Mais comme le développement embryonnaire est
raccourci par ces mêmes températures, les larves naissent
dès lors en plein développement du plancton. Ce qui
explique pourquoi vos poissonniers vous offrent bien plus de
féras qu’auparavant : leur pêche est
passée de moins de 50 tonnes dans les années 70 à
plus de 300 tonnes aujourd’hui. En revanche, l’omble
chevalier disparaîtra si le réchauffement se poursuit,
lorsque la température des eaux de fonds atteindra 7°C. A
partir de cette limite, la femelle de cette espèce des eaux
froides ne produit plus d’œufs. Et la rapidité du
changement est telle qu’il est peu probable que l’omble
puisse s’y adapter. DS