La mobilité douce bientôt devant le peuple

Nous étions une cinquantaine de cyclistes et piétons
devant le Grand Conseil jeudi 27 janvier pour soutenir
l’initiative d’actif-trafiC « Pour la
mobilité douce », déposée en juillet
2009 avec près de 15 000 signatures. Nous y avons
rappelé que la moitié des victimes de la route l’an
dernier étaient cyclistes ou piétons et que
l’arrivée imminente de 1200 vélos en libre-service
nous obligeait à sécuriser les déplacements des
usagers de la voie publique les plus fragiles. Mais le parlement
genevois a fait la sourde oreille et a rejeté ce texte demandant
des aménagements cyclables directs, continus et
sécurisés sur le réseau de routes primaires et
secondaires du canton, ainsi que des traversées piétonnes
attractives et sécurisées.

    L’initiative, très
modérée et largement soutenue (toute la gauche, les Verts
et même le PDC) s’est heurtée au parlement à
une (courte) majorité formée de radicaux-libéraux
et de l’extrême-droite (UDC et MCG), farouchement hostiles
à un meilleur partage de l’espace public pouvant
réduire marginalement la domination du Dieu bagnole sur nos
routes. Le principe du contre-projet a, quant à lui,
été soutenu par les seuls
radicaux-libéraux… On votera donc sur l’initiative
dans l’année, et peut-être même
déjà en mai. Une configuration favorable puisque nous
n’aurons pas de contre-projet à combattre!

    Dans la série « les
délices du parlement », on notera cette voix qui,
alors qu’étaient évoqués les 4
piétons et 4 cyclistes morts dans le canton en 2010, s’est
élevée des rangs de la droite pour
s’exclamer : « C’est trop
peu ! ». Sans commentaire. 

Thibault Schneeberger