120 emplois biffés à Neuchâtel

120 emplois biffés à Neuchâtel

Philip Morris International (PMP), multinationale du tabac compte
quelque 77 000 employé·e·s dans le monde.
Cette multinationale, comme beaucoup d’autres, apprécie
bien la Suisse, pas seulement pour son paysage. Le Centre
opérationnel international de PMP est à Lausanne
où plus de 1500 personnes s’activent.

A Neuchâtel, PMP a développé l’un de ses plus
importants centres de production, occupant 800 personnes, et un centre
de recherche et développement en occupant 500. Le 20 janvier
Philip Morris annonce 120 licenciements. Emoi dans la
république, car c’est du plus gros contribuable

dont il est question, les bénéfices étant
considérables, les impôts aussi. Les autorités
communales et cantonales rivalisent de propos rassurants, PMP ne
quittera pas Neuchâtel, ce qui est leur principal souci.

L’étrange communication de Philip Morris

Le personnel de l’usine de production est au
bénéfice d’une convention collective de travail
(CCT) signée avec Unia et PMP a négocié avec le
syndicat un plan de retraite anticipée pour
employé·e·s entre 58 et 65 ans, qui concerne 54
personnes.

    Les 120 licenciements annoncés par PMP
comprennent ces 54 retraites anticipées, plus 70 personnes
à désigner du secteur recherche et développement,
qui lui n’est pas soumis à convention collective et ne
relève pas officiellement de la compétence
d’intervention du syndicat. Une procédure d’audit
est engagée pour désigner les futurs 70
licencié·e·s. Belle ambiance ! La politique
d’information de la direction de PMP est assez curieuse, les
entreprises ayant pour habitude de minimiser le nombre de
licencié·e·s et de ne pas comptabiliser des
retraites anticipées négociées dans des
licenciements. D’ailleurs s’il n’y avait pas eu les
licenciements dans la recherche, personne n’en aurait
parlé.

    La production et le centre recherche et
développement, c’est deux mondes et il est dur de
prévoir quelle sera la réaction d’un secteur
composé pour part d’universitaires hautement
qualifiés qui se déplacent à travers la
planète. Même s’il n’y a pas de CCT, Philip
Morris est tenu par les lois; le personnel a le droit
d’être entendu et de faire des contre-propositions pour
éviter les licenciements. Cette opportunité sera-t-elle
saisie ? 70 personnes en plus ou en moins ce n’est pas le
problème pour une entreprise qui brasse des milliards. Affaire
à suivre.

Henri Vuilliomenet