élections nationales 2011: ouverture de la chasse au mouton noir

élections nationales 2011: ouverture de la chasse au mouton noir



En septembre 2009, glandeur,
l’étranger abusait de l’assurance-chômage. Il
reprend du service et braque son gros pétard sur les Suisses que
veut désarmer la 5e colonne gauchiste.

L’heure étant à l’autodéfense, Oskar
Freysinger brandit sa carabine devant les médias. Il
déplore « le bradage de la race
blanche ». Il assure que « nous sommes en
Europe dans une situation d’avant-guerre civile ».

A la guerre comme à la guerre !

En septembre 2010, sous la houlette de MM. Brunner (UDC), Darbellay
(PDC) et Pelli (PLR), les partis bourgeois formaient un comité
interpartis « pour une assurance chômage sûre
et solidaire » et acceptaient l’affiche raciste de
l’UDC. Celle-ci était une première. Une telle
propagande n’avait encore jamais été plaquée
sur une question sociale dépourvue du moindre rapport avec
l’immigration. Leur consigne de vote l’a emporté
avec un petit 52 %. Aucun politicien bourgeois antiraciste
n’a levé le petit doigt.

    Janvier 2011, rebelote. Les mêmes forment le
comité « Non à l’initiative sur les
armes inutile et trompeuse ».
« Détruire les valeurs
suisses ? » demandent-ils devant un lampion
chiffonné. L’UDC répond : « Le
dessein des initiants n’est pas la sécurité des
Suisses ! » et illustre, et comment, sa
pensée. Le débat est à nouveau pris en otage par
la propagande raciste. Aucun politicien bourgeois antiraciste n’a
toujours rien trouvé à dire.

Le slogan « sexy » du PLR « Immigration pragmatique » !

« Le PLR estime que la libre circulation est un
«succès », mais demande une politique plus
restrictive envers les extra-Européens. Aux slogans de
l’UDC, qui tire à boulets rouges sur Schengen et la libre
circulation des personnes, le Parti libéral-radical souhaite
opposer une stratégie migratoire
« pragmatique ». Le parti en débattra
lors de sa prochaine assemblée, le 12 février à
Zurich, sur la base d’un document de travail
présenté jeudi 6 janvier ».

Sonné, le PLR tente une percée électorale à
coups de machettes racistes. Mais en quoi change-t-il
aujourd’hui ? En 2006, un conseil fédéral
collégial fit voter une politique des étrangers contre
les êtres humains nés dans le « cercle
extérieur », nommés
« extra-européens ». En 2010 pas plus
qu’en 2009, il n’a voulu empêcher
l’introduction dans la Constitution d’un article
antimusulman, puis d’un article fustigeant le crime
étranger. Pas plus qu’il n’avait combattu avant-hier
les dispositions antijuives.

    Au bon vieux temps des années 1960-1990, de
petits partis portaient les sentiments xénophobes. Aux Chambres,
l’UDC se limitait à 28-29 députés. Les
partis gouvernementaux adoptaient sereinement les mises à jour
de l’Überfremdungsdiskurs qu’élaborait
l’Office des étrangers qui bénéficiait
d’une très large délégation de
compétence pour mitonner la politique des étrangers. La
fermeture de la Suisse « aux ressortissants des pays qui
n’ont pas les idées européennes (au sens
large) » ce n’est pas l’UDC. Avec les
« mesures de contrainte » Arnold Koller,
conseiller fédéral PDC, combattait dès 1994
« les sentiments d’insécurité
provoqués par l’enchevêtrement culturel dû
à la migration internationale ».

L’UDC, elle a traîné dans la rue une politique
élaborée jusqu’alors par des spécialistes
cherchant le consensus.
    « Jusqu’où tolérer
la criminalité étrangère ? »
demandait l’UDC en juillet 2010. En janvier 2011, le PLR se lance
dans la course aux voix : « Discutez donc
dès maintenant avec nous et apportez-nous vos propositions.
Votre aide est nécessaire pour limiter l’immigration des
pays-tiers à l’essentiel, pour limiter le regroupement
familial, pour ne pas favoriser les réfugiés pour les
autorisations d’établissement, pour refuser le statut de
réfugié aux membres de la famille… ».

    Contre cette saleté, le conseiller national
Claude Ruey, le sénateur Dick Marty et l’ancien chancelier
de la Confédération François Couchepin ont pris
l’initiative d’un manifeste romand. Le conseiller
administratif genevois Pierre Maudet les a rejoints. Les conseillers
nationaux Jacques Bourgeois et Sylvie Perrinjaquet qui font pourtant
campagne avec l’UDC et son affiche de l’étranger
braqueur en ont fait de même.

    Nous soutenons leur action et nous espérons
qu’ils manifesteront la même détermination pour
s’opposer aux mesures antisociales et anticiviques de leur parti
le PLR dans les domaines du travail, de la santé, des retraites

Le racisme nécessaire des politiques gouvernementales

Au fil des années 1990 et 2000, les partis gouvernementaux
européens comprennent que leur politique les fragilise.
L’UDC sera pionnière en la matière. Réduire
l’assiette fiscale, démanteler les législations
sociales et le service public disqualifient la vie parlementaire. Faute
d’horizon social que faire sinon valoriser l’appartenance
identitaire ? Les entreprises transnationales et les organismes
économiques supranationaux affaiblissent les Etats-Nations et
contribuent au discrédit des partis gouvernementaux.

    Le racisme est une idéologie performante
lorsque les autorités déchirent le contrat social. Il
illustre un nouveau rapport à la politique. Fini le citoyen qui
revendique des droits politiques et sociaux dans un monde où il
est le souverain. Ecrasé sous le poids de sa
responsabilité, l’homme nouveau est enchaîné
à sa civilisation plutôt que libéré par la
solidarité et l’espoir.

Karl Grünberg

ACOR SOS Racisme