Recapitalisation des caisses de prévoyance publiques: il n’y aura pas de référendum

Recapitalisation des caisses de prévoyance publiques: il n’y aura pas de référendum

Les chambres fédérales
ont voté en décembre 2010 la recapitalisation des caisses
de prévoyance publiques. Cette décision, qui fait suite
à la loi adoptée en mars 2010 sur la gouvernance des
caisses, porte un coup fatal à un système basé en
partie sur la répartition. Ainsi les caisses en système
mixte devront recapitaliser dans les 40 ans à venir à
hauteur de 80 % plus une réserve de fluctuation
de 15 %.

Autant dire que les caisses aujourd’hui en répartition
partielle passeront à un système en capitalisation. Cela
se fera au détriment des travailleuses et travailleurs. Cette
modification de la LPP est une aberration, car avec les crises
financières en cascade, les caisses de pension sont un
véritable panier percé qu’il faudra sans cesse
renflouer alors que, dans le même temps, les prestations seront
continuellement dégradées. Les caisses déjà
en capitalisation se trouvent d’ailleurs dans la même
situation.

    A l’initiative de Genève, des forces
syndicales et politiques ont convoqué largement pour
débattre de l’opportunité de lancer un
référendum contre cette loi absurde. Seules deux
régions, Vaud et Genève, ont répondu à
cette invitation. Force était donc de constater que les
conditions n’étaient pas remplies pour le lancement
d’un référendum.

    Malgré le soutien de l’USS, certes
très étroit, les instances nationales du SSP/VPOD
s’y sont opposées, rendant difficile la participation des
sections régionales de ce syndicat. Il est consternant de
constater qu’une organisation syndicale dont le champ
d’intervention est le secteur public se détourne des
intérêts des travailleuses et des travailleurs
qu’elle est censée défendre.

    Certes, un référendum sur ce
thème aurait été difficile. Il n’aurait
d’ailleurs pas résolu le problème de fond
posé par le 2e pilier. Toutefois il aurait permis un
débat et aurait été un signal fort contre la
politique systématique de démantèlement de la
sécurité sociale.

    Face à un 2e pilier toujours plus
problématique et coûteux, la seule réponse
rationnelle est de débattre sérieusement d’un
système de retraite à un seul pilier par la fusion de
l’AVS et du 2e pilier.

    La gauche dans son ensemble devrait
sérieusement envisager de lancer une initiative sur ce
thème et mener avec détermination ce débat
politique de première importance pour un système de
retraites favorable aux intérêts de la population.

Albert Nahory