Constituante et enseignement: le retour aux «bonnes vieilles méthodes»

Constituante et enseignement: le retour aux «bonnes vieilles méthodes»

Dans le chapitre sur les tâches
de l’Etat, la Constituante genevoise a abordé le 4
novembre dernier le thème de l’enseignement.

Rien à démolir dans ce domaine, car il n’existe que
deux ou trois articles bien secs dans la Constitution actuelle, qui
précisent l’existence de l’enseignement primaire,
secondaire, supérieur et universitaire; et le rôle des
communes concernant l’enseignement primaire.

    Donc, une page blanche à remplir pour la
nouvelle Constitution ! Les thèses en débat,
après avoir affirmé en tête la laïcité
et la gratuité de l’enseignement (ce qui a
été approuvé en plénière par 67 voix
contre 2), proposaient l’esprit civique et le respect des
êtres humains et de l’environnement mais aussi
l’épanouissement et la créativité comme buts
de l’enseignement.

    Eh bien ce soir-là, exceptionnellement, tout
n’a pas été perdu : l’esprit civique
est même devenu critique, des mesures contre l’échec
scolaire et pour l’accès à la formation
professionnelle, aux études et à la formation continue
figureront dans le projet de nouvelle constitution !

    Pour le reste, retour à la
réalité : l’épanouissement personnel
et la créativité ont disparu, remplacés, comme but
premier de l’enseignement, par la seule transmission des
connaissances et des compétences. Mieux vaut un bon bourrage de
crâne que se perdre dans la réflexion ou
l’imagination !

    Nous avons essayé d’introduire la lutte
contre les inégalités des chances dans ce chapitre, il a
manqué trois voix… pour que ces inégalités
soient reconnues dans la constitution. La droite veut bien envisager de
prendre des mesures contre l’échec scolaire mais refuse de
reconnaître l’origine de ces échecs.

    Et finalement l’extension de la
scolarité a aussi été refusée. Nous
proposions en la matière que l’enseignement public
facultatif débute à trois ans et que la formation
obligatoire en milieu scolaire ou professionnel s’étende
jusqu’à la majorité.

    Bref, pas grand-chose à se mettre sous la
dent… en tout cas rien qui permette de s’enthousiasmer
pour ce projet de Constitution !

Claire Martenot