France: NPA: à celles et ceux qui luttent et qui ne lâchent rien

France: NPA: à celles et ceux qui luttent et qui ne lâchent rien



A l’issue de sa réunion
des 13 et 14 novembre, le Conseil politique national du Nouveau parti
anticapitaliste (NPA) a adopté la déclaration que nous
publions intégralement ci-dessous.*

En France, comme partout en Europe, les gouvernants de droite comme de
gauche, « ceux d’en haut », veulent
nous faire payer la facture de leur crise. Tous les moyens sont bons
pour augmenter les profits, protéger les privilèges
d’une minorité. Cadeaux fiscaux aux plus riches, gel ou
baisse des salaires, démantèlement des services publics,
suppressions massives d’emplois, licenciements, destructions des
protections sociales, voilà la potion amère
administrée pour soigner la grave maladie qui frappe le
système capitaliste. Confrontés à une crise
écologique qui menace les ressources, la biodiversité et
l’avenir de l’humanité, les puissants de ce monde se
lancent dans un « capitalisme vert » qui ne
résoudra rien et n’a pour but que de trouver de nouveaux
marchés.

Détruire les retraites par répartition

En France, la loi sur les retraites est le premier acte d’un plan
d’hyper-austérité. En prétextant les
sauvegarder, il s’agit en réalité de
détruire les retraites par répartition et au delà
le système de Sécurité sociale basé sur la
solidarité, pour libérer les fonds qui
« dorment ». De quoi ravir tous les
profiteurs·euses et en premier lieu le dirigeant du groupe
Malakoff-Médéric, Guillaume Sarkozy.

    Seulement voilà, des millions de jeunes, de
travailleurs·euses, de précaires ont
résisté. La mobilisation que nous avons vécue a
été exceptionnelle, par sa durée et sa
radicalité. Manifestations multimillionnaires
répétées, blocages, grèves reconductibles
se sont conjugués pour faire face à l’offensive
antisociale. L’ultra majorité de la population a
été vent debout contre les parlementaires de droite, la
clique de ministres et leurs chefs, Nicolas Sarkozy et Laurence Parisot.

    Oui, c’est dans la rue que se trouvent la
lucidité, la dignité, la légitimité, pas au
Parlement, à Matignon ou à l’Elysée !

    A la destruction, nous répondons
mobilisation ! Au projet de loi contre les retraites, nous avons
massivement répondu retrait ! A sa promulgation, nous
répondons abrogation ! La colère sociale est
durable.

Vers la grève générale reconductible

Au-delà des grandes journées décidées par
l’intersyndicale, des équipes syndicales, des secteurs
radicaux significatifs du mouvement social ont poussé pour
organiser l’affrontement. Le NPA a participé à ce
mouvement. Chacun voit bien que pour gagner, pour faire reculer le
patronat et le gouvernement et pas renégocier leurs
réformes, il faut aller plus loin. Il fallait et il faudra la
grève générale reconductible. Le mouvement de
blocage de l’économie, la grève des raffineries,
des transports ou des ports ont montré la force du mouvement
social. En nous y mettant toutes et tous, la peur et la crainte de
l’avenir peuvent changer de camp et le pouvoir être
à genoux. C’est cette voie qu’il faut suivre.

    Destruction des droits sociaux, mensonge, violence,
répression, atteinte au droit de grève, déni de
démocratie, collusion d’intérêts, la Sarkozie
est ultra nocive et nous sommes des millions et des millions à
en avoir vraiment ras-le-bol !

    Le renforcement de l’action dans nos lieux de
travail par des syndicats combatifs est évidemment à
l’ordre du jour. Vouloir les virer tous le plus vite possible
invite aussi à débattre en termes de programme et de
pouvoir. C’est un débat qui n’est pas confiné
aux mouvements politiques existants mais qui intéresse
massivement celles et ceux qui sont engagés dans le mouvement.

    Le Parti Socialiste présent aux manifs
– et c’est tant mieux – mais pris dans une
contradiction insoluble. La position du PS ne se différencie pas
fondamentalement de celle du pouvoir sur la question des retraites
comme le montre par exemple le vote de ses parlementaires pour
l’allongement de la durée de cotisation.
Entièrement situé dans le cadre de
l’économie de marché, le programme du PS est une
autre façon de faire payer la crise à la majorité
de la population.

Imposer l’alternative anticapitaliste

La véritable rupture suppose que la société soit
organisée pour satisfaire les besoins sociaux fondamentaux et
échapper aux intérêts privés d’une
minorité d’actionnaires et de banquiers. Ces besoins
doivent être garantis : santé publique,
éducation, logement, protection sociale, droit à un vrai
salaire, à l’emploi et mise hors la loi des licenciements.

    Cette rupture suppose la mise en œuvre
d’un programme anticapitaliste, l’appropriation sociale des
grands moyens de production et financiers, la répartition des
richesses, la protection des ressources et la rupture avec les
institutions.

    Le seul gouvernement utile sera un gouvernement
appliquant une telle politique, avec des structures de décision
politique démocratiques, organisées pour et par la
majorité de la population.

    Une telle perspective n’est évidemment
pas compatible avec le programme, la stratégie du PS et sa
perspective d’alternance gouvernementale de 2012.

    C’est pourquoi le NPA en appelle au
regroupement pour construire et imposer l’alternative
anticapitaliste. Nous proposons que toutes celles et ceux qui luttent
et ne lâchent rien, jeunes, salarié·e·s,
précaires, retraité·e·s, équipes de
militant·e·s radicaux du mouvement social, formations
engagées dans la lutte en débattent ensemble pour avancer
dans cette voie.


Conseil politique national du NPA
Paris, le 14 novembre 2010.

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* Intertitres de notre rédaction