La Masturbation fait son coming out

La Masturbation fait son coming out

Selon Joann Wypijewski, du journal
étasunien « The Nation », la
masturbation est peut-être sortie du placard. Enfin !
Première étape pour repenser les pratiques sexuelles en
termes de connaissance de soi et de relation aux autres.

Il aura fallu plus d’un siècle de souffrance et de honte,
pour que la masturbation sorte enfin du placard, sans pour autant
qu’elle ne soit encore tout à fait dans la rue. Des
chercheur·e·s de l’Université de
l’Indiana aux Etats-Unis ont interrogé 5865
étatsunien·nes entre 14 et 94 ans au sujet de leurs
pratiques sexuelles [The Journal of Sexual Medicine, 1er octobre 2010,
ndt]. Il en ressort ce que l’on sait déjà :
les gens aiment prendre leur pied, de l’adolescence au
troisième âge, seuls ou avec un partenaire.

    Pourtant, les médias ne traitent cette
pratique sexuelle courante qu’en fonction des points de vue
« extrêmes » défendus notamment
par certains militant·e·s du Tea Party, comme la
candidate surprise au Sénat du Delaware en 2010, Christine
O’Donnell. Celle-ci dénonçait notamment la
masturbation comme une forme de luxure, une tentation à
éviter dans la recherche de la chasteté. Personne ici, ni
médias ni politiques, pour soutenir, comme les socialistes
d’Estrémadure : « Le plaisir est entre
nos mains. »

    Cette étude permet de détruire
l’idée que la masturbation est une pure pratique
solitaire. Pensée en termes de relation aux autres, elle serait
bien plutôt un moyen de se connaître soi-même,
d’appréhender les mystères du corps et de donner
une réponse érotique à la question du plaisir avec
son/sa partenaire.

Joann Wypijewski*

* « Masturbation Finally out of The Closet, If Not
Exactly into The Streets », « The
Nation », 7 octobre 2010 ; http://www.alternet.org/ Texte traduit et adapté pour solidaritéS par Giulia Willig