Quatre raisons de voter 2 fois non le 28 novembre

Quatre raisons de voter 2 fois non le 28 novembre



Le 28 novembre, la population sera
appelée à voter sur l’initiative
« Pour le renvoi des criminels
étrangers », et sur contre-projet.

1. Etrangers criminels – criminels étrangers

25 ans de propagande contre les prétendus abus dans le droit
d’asile, 10 ans de mises en scène policières de la
soi-disant dangerosité des réfugiés noirs
trafiquants de drogue, 8 ans d’UDC dénonçant la
supposée délinquance ethnique ont laissé des
traces profondes.
L’UDC et le Conseil fédéral rivalisent  dans
la course aux suffrages. La droite suisse s’est unie contre le
« crime étranger », projet qui pue les
années sombres d’Hitler et de Mussolini. La
société est à un carrefour, l’UDC et le
Conseil fédéral la conduisent dans une impasse.

2. Le droit

Le droit pénal punit des délits, moins graves, et des
crimes. La justice doit être impartiale. Être Suisse ne
peut pas plus être un privilège qu’être
étranger un handicap. Le juge évalue les circonstances et
prononce des peines. Seuls des individus sont condamnés ou
innocentés, ni des familles, ni des communautés. Un droit
spécial contre les étranger·e·s est un
droit raciste.

3. Le délit, le crime

Le droit prévoit deux catégories d’infraction. Les
délits qui sont jugés par une cour correctionnelle
– abus de toutes sortes, vols – et les crimes, devant une
cour d’assises. Les seconds – viols, meurtres, assassinats
– sont plus graves que les premiers. L’UDC et le Conseil
fédéral semblent ignorer cette distinction s’il
s’agit d’étrangers. Veulent-ils justifier la double
peine ? Etablir deux échelles de peine, l’une pour
les Suisses et l’autre pour les… autres instituerait une
justice raciste.

4. « L’Überfremdung », un concept raciste

Certains disent : cela n’a rien à voir avec le
racisme. Faux. Le racisme n’est pas seulement l’oppression
de peuples « étrangers ». La
défense des « siens », victimes des
abus et des crimes des « autres » est raciste
elle aussi. Le démocrate-chrétien Arnold Koller,
après avoir fermé la Suisse aux
ressortissant·e·s des pays qui n’ont pas les
idées européennes (au sens large) justifiait le 9 juillet
1994 les mesures de contrainte au Bund en expliquant que le
sentiment d’insécurité de notre
société, de notre population serait dû à
l’enchevêtrement culturel de cultures différentes
qu’aurait produit la migration internationale. Ses
prédécesseurs des années 1930 parlaient
d’enjuivement.


Oskar Freysinger, maillot brun



Gagner le citoyen lambda

L’UDC et le Conseil
fédéral sont en compétition contre le crime
étranger. Ils doivent séduire la majorité et se
font caressants, amènes. Mardi 2 novembre, à
l’Université de Genève, Fulvio Pelli et Christoph
Blocher vont se demander s’il fallait renvoyer ou intégrer
les criminels étrangers.

Genève à chaud, l’inestimable must des
personnalités, recevait le 25 octobre dernier un gendre
idéal coulé dans le bronze du politicien respectable.
Oskar Freysinger louait la cohérence des Verts, partisans du
double non, et déplorait un contre-projet opportuniste qui, pour
une poignée de voix, marie la carpe et le lapin. Opposé
à lui, Ueli Leuenberger appelait à voter deux fois non.

« Un mensonge bien formulé vaut mieux
qu’une vérité mal exprimée »
(Oskar Freysinger)

Le 17 octobre 2010, Oskar Freysinger confiait au Matin Dimanche son
enthousiasme pour Filip Dewinter, ce type qui donne des leçons
de tolérance à tous ceux qui ont le mot
« tolérance » à la bouche.
Oskar Freysinger s’est fait rappeler le parcours du dirigeant du
Vlaams Belang. Pas démonté il en fait des tonnes: Mais
ça ne change rien. Il était là pour
défendre ma liberté d’expression et je lui dis
merci (…) Pour le reste, je me fiche de savoir ce qu’il a
fait à 20 ans. Au Nouvel An 2009, le Vlaams Belang
s’était fait une joie d’inviter Oskar Freysinger
à sa réception. Le parlementaire islamophobe suisse y
donna un joli discours, chanta, récita des poèmes.

Dewinter (1962) Raciste

Né en 1962, Filip Dewinter a fait son éducation politique
au Nationalistisch Studenten Verbond (NSV), un syndicat étudiant
violent et ouvertement raciste. Il préside pendant trois ans sa
section anversoise (Observatoire belge de l’extrême droite,
www.resistances.be). En 1981, Filip Dewinter entre au comité de
rédaction du journal du NSV, Signaal. Son titre est celui de
l’organe de propagande nazie de la Seconde Guerre mondiale.
Signaal, 1983 : « Un Marocain ou un Turc
n’ont rien à faire dans notre politique, un juif non
plus ».

    Il y a vingt ans ? En 2006, Filip Dewinter
anime à Anvers un congrès du NSV. Le 17 janvier 2008,
avec d’autres mouvements nationaux et identitaires
européens, il constitue l’organisation européenne
« Les villes contre l’islamisation ».

UDC 2011 : combattre l’Überfremdung !

Elections 2007: « Quand un Suisse commet un délit
le peuple se demande tout de suite: ‘ Mais depuis combien
d’années il est Suisse ? ’ On constate
alors souvent que l’auteur du délit est issu de
l’immigration. » Christoph Blocher, Le Matin, 25
août 2007.

    En campagne contre le crime étranger,
l‘UDC affiche des visages masqués, soi-disant candidats
à la naturalisation. Dimanche 24 octobre, le président de
l’UDC, Toni Brunner, dévoile son programme
électoral 2011 : Les Suisses votent UDC. En tête du
programme, la lutte contre l’Überfremdung.

Il faut les foutre dehors

Chez Décaillet, lundi 25 octobre 2010, Oskar Freysinger
ponctuait son propos de vigoureux il faut les foutre dehors et
concluait son intervention dans les termes suivants : On les
renvoie dans leur pays profiter des villas qu’il ont construites
avec l’aide sociale suisse.

Karl Grünberg

ACOR SOS Racisme