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N° 177 (05/11/2010). A la une: Main basse sur l'agriculture mondiale: quelles réponses?
p. 7
Lien direct: https://www.solidarites.ch/journal/d/article/4531
Non au nucléaire
Nucléaire: attention, train d’enfer !
Les 5 et 6 novembre, un train de déchets nucléaires vitrifiés allemands traversera
la France, puis une partie de l’Allemagne.
Onze conteneurs « CASTOR » transporteront des déchets de très haute radioactivité « retraités » à l’usine Areva de la Hague. Acheminés en camion à Valognes depuis le 25 octobre, ils repartiront le 5 novembre, en train, jusqu’en Basse-Saxe. A l’arrivée, ils seront rechargés en camions, pour rejoindre le site de Gorleben où ils seront entreposés, en attendant un stockage « définitif ».
Ce « train d’enfer » constituera le transport le plus radioactif du monde à ce jour. Tenu officiellement secret, il comporte de sérieux dangers, comme tout transport de matières radioactives en termes de sûreté et de sécurité. Les rayonnements émis par les onze conteneurs « CASTOR » entraînent un risque d’irradiation des cheminots et des riverains. Pourtant, les autorités non contentes de ne fournir aucune info taisent sa dangerosité pour les riverains, la population et les salarié.e.s impliqués.
Le retraitement des déchets nucléaires est directement responsable de la concentration phénoménale de radioactivité de ce convoi. Dans l’usine de la Hague, en « retraitant » les déchets, Areva, en réalité, ne fait qu’augmenter la contamination environnementale, les risques de prolifération d’armes nucléaires et le volume de déchets radioactifs. Pour une tonne retraitée, environ 65 m3 de déchets sont produits.
Le retraitement est, donc, un choix politique permettant de faire croire que l’on sait quoi faire de ces déchets ingérables... En fait, il n’existe aucune « solution » satisfaisante: à défaut, il ne faut pas les enterrer « définitivement » et il faut cesser d’en produire au plus vite !
En Suisse, en 2016 le moratoire de dix ans sur le retraitement prendra fin. Mais la décision nécessaire d’y renoncer définitivement n’a pas été prise ; la question n’a été éludée que pour un temps. C’est l’un des points sur lesquels il faudra que les antinucléaires se remobilisent.
Pierre Vanek
* « Sortir du nucléaire » a appelé à une mobilisation large tout au long du trajet et a publié les horaires du train (sur www.sortirdunucleaire.org).
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