Carouge: « Attention, vous êtes filmés! »

Carouge: « Attention, vous êtes filmés! »

La gauche carougeoise vient
d’être battue sur le thème de la
sécurité lors du conseil municipal du 16 septembre.

Nos groupes ont été divisés, notamment AGT, entre
membres de solidaritéS et du Parti du Travail. Trois voix ont
ainsi manqué pour refuser le projet de l’Exécutif
de doter Carouge de 12 caméras de surveillance de l’espace
public.

    Les élu·e·s de
solidaritéS se sont vivement opposés à celles-ci.
Voici quelques uns des arguments évoqués:

    Carouge s’est créée dans un
d’esprit d’ouverture, de liberté, de
démocratie, elle a été de tous temps un lieu de
libertés, voire de libertinage, et de plaisirs partagés.
Il serait un peu fort, après 225 ans
« d’esprit de Carouge », de plomber nos
traditions, en y interdisant la fête, au travers de nouvelles
technologies soi-disant dissuasives.

    Mais outre leur aspect rabat-joie, ces machines sont :

Inefficaces : de nombreux
rapports dénoncent leur coût exorbitant, pour un
déplacement des « incivilités »
dans d’autres rues parallèles. Des communes, des pays en
ont tiré les conclusions préférant plutôt
renforcer la présence humaine que de créer un
faux-semblant de sécurité ;

Coûteuses :
300 000 Fr. ont été budgétés, sans
compter les frais de personnel pour monter ces machines, puis
visualiser leurs images ;

Dangereuses pour nos
libertés individuelles : surveillera-t-on notre vie
nocturne? serons-nous soumis à un contrôle social de nos
vies privées ? Le rapport « Quid de la
vidéosurveillance en Ville de
Genève ? » établi par la Direction
des systèmes d’information et de communication de la Ville
de Genève, dénonce l’atteinte aux droits
fondamentaux générée par ce système de
surveillance.

    Nous dénonçons aussi une politique
anti-jeunes, alors que les véritables problèmes ne sont
pas abordés : la jeunesse peine à trouver des
apprentissages, des postes de travail, des logements et surtout un sens
à la vie dans cette société mercantile. Nous
revendiquons plus de possibilités de rencontre et
d’écoute pour les jeunes et les personnes
âgées, des contrats de quartier, des actions citoyennes
à l’exemple de ce qui s’est fait notamment aux
Pâquis, un contrôle plus sévère de la vente
d’alcool, des créations d’emplois au service de la
communauté, plus de lieux de convivialité, une
démocratie qui respecte les jeunes et les
étrangers-ères n’ayant pas encore le droit de vote.

Actuellement, le risque principal pour les habitant·e·s
de Carouge n’est pas de se faire agresser, mais de perdre son
emploi, d’être mobbé à son travail, de ne
plus pouvoir vivre de sa retraite, d’être contraint de
vivre dans un appartement trop petit et trop cher, de respirer un air
trop pollué, et de se faire écraser dans la rue par les
voitures.
Forte de sa victoire, la droite carougeoise a voté
l’installation de 5 caméras supplémentaires devant
chacune des Tours de Carouge ! Un demi-million voté pour
une illusion de sécurité ! 


Les élu·e·s de solidaritéS à Carouge