Une gauche suisse allemande flexibilisée

Une gauche suisse allemande
flexibilisée

Depuis plus de 5 ans, les syndicalistes de gauche se prononcent contre la liaison entre réduction du temps de travail et flexibilisation (annualisation). Cette critique s´exprime en Suisse Romande au travers un certain nombre d´appels à voter NON à l´initiative de l´USS. En revanche, la gauche alternative de Suisse Allemande est restée insensible à cette discussion au sein du mouvement syndical.



Comedia est la seule fédération nationale a s´être prononcée pour la liberté de vote. Le Parti du travail est le seul parti national à dire NON, tout en laissant ses sections libres d´adopter une autre position. Ainsi, sa section de Bâle s´est prononcée pour le OUI. Les groupes verts alternatifs, comme la Sozialistisch-Grüne Alternative de Zoug, le Grüne Bündnis de Berne, la Starke Alternative (BastA) ou la Frauenliste de Bâle, qui sont représentés dans les parlements d´Outre-Sarine, ont tous appelé à voter OUI sans aucun commentaire critique.



En Suisse Allemande, seule la Vice-présidente de la VPOD zurichoise, Ursi Urech (voir son interview en p.9) et les membres du Comité de section du SIB Bâle appartenant à la SoAL/Solidarität ont pris position publiquement contre l´initiative. La mauvaise communication au sein de la gauche syndicale en Suisse (allemande) a rendu difficile, au moment du vote, l´expression des différentes voix critiques qui avaient lancé la lettre ouverte pour le retrait de l´initiative, l´été dernier, avaient souvent boycotté la récolte de signatures, ou s´étaient exprimés contre l´initiative durant la discussion de lancement.



La défaite prévisible des initiants en votation et la faible contre-campagne de la gauche devraient permettre à la bureaucratie syndicale de repousser de nouveau aux calendes grecques une réduction du temps de travail pourtant urgente.


Urs DIETHELM