France: à trois millions dans la rue contre Sakorzy et sa contre-réforme des retraites

France: à trois millions dans la rue contre Sakorzy et sa contre-réforme des retraites



A propos du vaste mouvement social qui
secoue la France, nous publions ici un communiqué du 9 septembre
du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), ainsi qu’un extrait de la
déclaration du même jour du bureau national de
l’Union syndicale Solidaires, réunissant une quarantaine
de fédérations et syndicats nationaux.


Après le succès du 7, obtenir le retrait c’est possible !

Avec près de 3 millions de manifestant·e·s, la
journée de grève et de manifestations du 7 septembre
montre la force du rejet de la contre-réforme des retraites, le
rejet des politiques d’inégalités et de destruction
des droits sociaux, le rejet de Sarkozy et de son gouvernement.

    Ceux et celles qui étaient dans la rue, mais
aussi tous ceux et celles qui ne l’étaient pas, ont
conscience désormais qu’il est possible de faire reculer
ce gouvernement, voire lui infliger une défaite. Mais le
gouvernement fait la sourde oreille. Les soi-disant nouvelles
propositions annoncées par Sarkozy en Conseil des ministres ne
changent rien sur le fond de la réforme, à savoir le
report à 62 ans de l’âge légal de
départ en retraite et à 67 ans l’âge de la
retraite à taux plein sans la punition financière de la
décote.

Les déclarations du gouvernement et de l’UMP sur
l’attention à l’égard des
préoccupations et des sentiments des manifestants du 7 septembre
ne sont que de la poudre aux yeux pour donner le change. Dans la bouche
d’Eric Woerth et du gouvernement, l’argument
démographique de l’allongement de la durée de la
vie revient en force. A aucun moment, la possibilité d’une
autre répartition des richesses pour financer les retraites
n’est prise en compte, alors que le Comité
d’orientation des retraites (COR) l’a chiffrée
à 3 % et que chaque année, la part des profits se
monte à 17 % du PIB. Alors oui, en prenant sur les
profits, en créant des emplois, en augmentant les salaires, le
financement des retraites peut être assuré. Ces mesurettes
montrent qu’il n’y a rien à négocier, rien
à amender dans ce projet. Nous voulons son retrait pur et simple.

Ne rien lâcher !

Gagner, c’est possible car le gouvernement et Sarkozy n’ont
jamais été aussi impopulaires. D’autant que ce
gouvernement est totalement discrédité par
l’affaire Woerth-­Bettencourt. Pour autant, Sarkozy veut nous
infliger une défaite décisive, pour pouvoir ensuite
imposer le reste des politiques d’austérité.
A l’image de ce qui se passe dans les autres pays
européens. C’est la logique du « ça
passe ou ça casse ». Il faut donc continuer le
mouvement.
    Notre chance de gagner, c’est notre
capacité à provoquer, par la puissance de nos
mobilisations, une véritable crise politique. De nouvelles
mobilisations et manifestations, un mouvement d’ensemble, une
grève prolongée sont nécessaires pour faire
céder le gouvernement et obtenir le retrait de ce projet de loi
injuste et inacceptable. Les organisations syndicales appellent
à faire du jeudi 23 septembre une grande journée de
grèves et de manifestations.

    Pour celles et ceux qui espéraient une
nouvelle journée nationale dès la semaine prochaine,
c’est tard ! Mais, ce nouveau rendez-vous doit être
encore plus important que le 7 septembre, tant en termes de taux
de grévistes qu’en nombre de manifestants et, partout, la
question de la reconduction doit être posée. Le 15
septembre, jour du vote par les députés du projet de loi,
il doit y avoir partout, dans toutes les villes, des actions qui
montrent notre détermination.

    Ce qui est à l’ordre du jour
c’est la construction d’un climat de mobilisation
permanente dans tout le pays, dans toutes les entreprises, dans tous
les quartiers, dans la jeunesse, afin que le gouvernement le comprenne
bien : On ne lâchera pas avant d’avoir obtenu le
retrait !


NPA 9.9.2010


Extrait de la déclaration du bureau de l’Union syndicale Solidaires

L’Union syndicale Solidaires réaffirme que les annonces
gouvernementales du 8 septembre ne correspondent absolument pas aux
enjeux. Nous nous félicitons que toutes les organisations
syndicales partagent cette analyse.
    L’Union syndicale Solidaires appelle à
poursuivre la lutte pour le retrait de ce projet de loi, et pour des
améliorations de la protection sociale. Nous voulons gagner
cette bataille pour nos retraites: c’est possible en imposant un
autre partage des richesses produites que celui réalisé
aujourd’hui.

    Le 15 septembre, à Paris, nous mettrons la
pression, directement sur l’Assemblée nationale !

    Six organisations syndicales ont
décidé de repousser la prochaine journée nationale
de grèves et manifestations au 23 septembre. Nous regrettons ce
refus de « battre le fer quand il est
chaud », mais nous en prenons acte et réaffirmons
notre volonté de tout faire pour que les
salarié·e·s gagnent le bras de fer engagé
par le gouvernement. C’est pourquoi l’Union syndicale
Solidaires sera partie prenante de la journée de grèves
et de manifestations du 23 septembre.

    L’Union syndicale Solidaires appelle à
une très forte mobilisation nationale le 23 septembre. Le
Bureau national appelle toutes les équipes syndicales à
travailler dès maintenant à ce succès.

    Un mouvement de grève générale
demeure nécessaire pour gagner. Il faut le construire avec les
collectifs militants de toutes les organisations qui le souhaitent,
avec l’ensemble des salarié·e·s :
partout dès maintenant, organisons des réunions
publiques, des assemblées générales, pour en
discuter la mise en œuvre.

Ensemble, nous allons gagner le retrait de ce projet de loi néfaste !