L’abolition des forfaits fiscaux renvoyée à la Saint-Glinglin

L’abolition des forfaits fiscaux renvoyée à la Saint-Glinglin

L’initiative populaire pour la
suppression de l’impôt calculé sur les
dépenses estimées des super-riches a malheureusement
échoué au stade de la récolte de signature. Il a
manqué 200 signatures valables pour atteindre le nombre de
12 000 à rassembler dans un délai de 4 mois.

Conséquence de cet échec, la lutte pour l’abolition
d’un privilège fiscal en faveur de richissimes
étrangers est malheureusement stoppée dans le canton de
Vaud pour de nombreuses années. Cet échec ne
s’explique pas par un hypothétique soutien des citoyennes
et citoyens au système des forfaits fiscaux. Les
récolteurs de signatures n’ont pas rencontré de
difficultés à faire signer l’initiative. Il trouve
son origine dans :

• la nouvelle orientation politique du POP, qui visait à
s’affirmer de manière autonome comme aile marchante de la
« gauche de lutte » ou « de
combat » en déposant
« son » initiative sur les forfaits fiscaux.
Surestimant ses forces, il est pourtant le seul parmi ses
différents partenaires à ne pas avoir
récolté le nombre de signature pour lequel il
s’était engagé.

• Le très faible engagement du PS et des Verts, ces
derniers n’ayant pas répondu aux appels du POP, pourtant
souvent considérés dans ses rangs comme ses
« alliés naturels ». Il faut
évidemment prendre en compte le fait qu’un apport de 1000
signatures supplémentaires était largement à leur
portée (en tout cas pour le PS, qui, en principe, n’est
pas favorable aux forfaits fiscaux, les Verts étant
divisés sur la question).

Le problème est maintenant de savoir quelles leçons la
gauche politique et syndicale du canton va tirer de cet
exercice :

• L’échec de l’initiative favorise
objectivement les tenants d’une politique fiscale choyant les
riches et super-riches ;

• Avec une ligne politique véritablement unitaire de la
gauche, l’initiative aurait été
déposée sans difficulté ;

• Si la gauche de la gauche entend peser un tant soit peu
politiquement dans le canton de Vaud et plus largement en Suisse, elle
a intérêt à s’unir de manière plus
sérieuse comme l’on réaffirmé les
participant-es au récent congrès national de La Gauche
réuni·e·s le 19 mai dernier à Lausanne.

Pierre-Yves Oppikofer