Lausanne: Daniel Brélaz joue au petit Nicolas
Lausanne: Daniel Brélaz joue au petit Nicolas
A lapproche des
élections communales, le syndic de Lausanne chausse les
talonnettes politiques de Nicolas Sarkozy et flingue des gitans
après des déprédations et des salissures.
Grotesque et dangereux.
« Avec les gitans,
cest inévitable. Cest dans leurs murs. Un
trait de caractère profond. » Voilà le
commentaire du syndic de Lausanne publié dans un article de 24
Heures du 27 juillet, constatant quelques dégâts commis
par les 200 personnes accueillies au Chalet-à-Gobet.
Présidente de lassociation Mesemrom,
lavocate Dina Bazarbachi a clairement dénoncé ces
paroles pour ce quelles sont, à savoir des propos
« racistes et indignes dun homme de sa
position. » Porte-parole dAmnesty International, Manon
Schick a estimé quil y avait là une
« attaque frontale » contre les gitans.
Revenant quelques jours plus tard sur ses
déclarations dans le Matin Dimanche du 31 juillet, Daniel
Brélaz fait une légère concession
(« Jaurais mieux fait de dire us et
coutumes plutôt que trait de
caractère profond ), tout en enfonçant le
clou, métaphore scato à lappui :
« Vous dites que les Gitans doivent faire un effort ?
Surtout en ce qui concerne les cacas dans la forêt.
La provocation, cest un trait de caractère profond chez vous ?
Non. Mais dire la vérité et ne pas cacher la
merde au chat, cest un trait de caractère profond chez
moi. Pour tout le reste, cest la réalité, et je
nai jamais enjolivé les choses pour faire plaisir
à quelquun. On ne peut pas dire que ce sont de pauvres
gens qui peuvent tout se permettre juste parce que ce sont de pauvres
gens. Si on le fait, on ne mérite pas la confiance du citoyen.
Voilà qui va faire plaisir à gauche…
Avec ce genre de comportement dautoflagellation
systématique, mon bord politique, comme le bord humanitaire, a
probablement fait en partie le lit des extrémistes de
lautre bord [
] »
Pour ceux et celles qui nauraient pas compris la colossale
finesse de lallusion au chat et à ses excréments,
rappelons que lédile lausannois a lhabitude de
porter une cravate à tête de chat
Devant le tollé provoqué par les
déclarations du syndic, son collègue de parti et
conseiller aux Etats Luc Recordon a tenté de voler à son
secours en disant que « Certes, les mêmes
problèmes ne se produisent pas partout, mais le
« propre en ordre » nest pas dans leur
culture. » Ce à quoi le pasteur May Bittel, de la Mission
tsigane suisse avait déjà répondu de
manière anticipée : « cela na
rien à voir avec notre culture. Ma culture, ce nest pas
la merde. » Remarquons, par ailleurs, que
lévocation de comportements culturels faisant obstacle
à laccueil ou à lintégration est la
formulation moderne du racisme, qui ne sappuie plus depuis
longtemps sur des références biologiques, mais
prône un « différentialisme »
culturel radical. Le chef de groupe UDC au Conseil communal, Alain
Voiblet, sest du reste immédiatement senti en terrain
connu en lisant les déclarations de Brélaz
« Je ne suis pas critique par rapport à ses propos,
je men sens proche. » Une forme de reconnaissance de
paternité, en quelque sorte.
Daniel Süri