Une Knesset israélienne fasciste
Une Knesset israélienne fasciste
Cette semaine, la Knesset le parlement israélien
entame ses vacances dété, ses membres ont
reçu leurs congés : dans les derniers jours de la
session qui prend fin, ils ont fait un grand nombre dheures
supplémentaires pour présenter diverses propositions,
dont le dénominateur commun est de sauver lEtat de ses
ennemis intérieurs.
Nous névoquerons que quelques-unes
dentre elles : proposition de déclarer le
Mouvement islamiste illégal ; dorganiser un
référendum pour dire si le gouvernement peut ou non
accepter un accord de paix qui inclurait le retrait de
Jérusalem-Est ou du plateau du Golan ; de conditionner
loctroi de la citoyenneté à la loyauté
envers lEtat, en tant quEtat juif ; de criminaliser les
citoyens qui soutiennent les sanctions et/ou un boycott contre
Israël, notamment un boycott des produits des colonies. A
celles-ci et à toutes les autres, nous devons ajouter la vieille
proposition interdisant toute commémoration publique de la Naqba
[en arabe, la « catastrophe »,
référence à la défaite de 1948 et à
lexode forcé de plus de 350 000 Palestiniens,
ndlr.]
Le visage de la Knesset est comme celui de sa plus
récente législation : fasciste, avec une
opposition qui est la plus minuscule et la plus lamentable. Il
nest pas surprenant, dès lors, que la Knesset ait du mal
à accepter en son sein des membres comme Hanin Zoabi, car il
nest pas possible de lexclure : pas
encore ? Dans cette optique, la Knesset lui a retiré
certains de ses droits en tant que personnalité publique
élue.
Mon cur est avec Hanin Zoabi, Jamal Zahalkha,
Dov Hanin, et la poignée de personnes saines qui demeurent dans
lassemblée, obligées de côtoyer une centaine
de petites brutes grossières et faibles desprit qui
démontrent à leur égard une violence verbale qui,
tôt ou tard, va se transformer en une véritable agression.
Il sagit dune législature que
nous avons héritée directement de lagression
sanglante contre les habitants de Gaza en hiver 2008/2009. Le vaste
soutien, quasiment unanime, aux crimes de guerre dOlmert, Barak
et Ashkenazy a donné naissance à une Knesset fasciste
dans laquelle Benjamin Netanyahu ressemble à un homme
dEtat modéré et Tzipi Livni à une gauchiste
radicale.
En conséquence, lEtat
dIsraël fait lexpérience en ce moment
dun isolement international sans précédent, et
même « latmosphère
amicale » censée caractérisée la
dernière rencontre entre Netanyahu et le Président
étasunien ne peut dissimuler le sentiment de gêne de la
Maison-Blanche devant les actions israéliennes. La violence
meurtrière utilisée par larmée contre la
Flottille de la Liberté a choqué le monde entier, non
seulement parce quil y eut de nombreux morts et blessés,
mais surtout en raison du message quIsraël voulait
transmettre au monde : nous faisons ce que nous voulons, sans
considération aucune du droit international, de notre image et
des implications pour la communauté internationale, notamment
nos partenaires stratégiques telle que la Turquie.
« Nous avons montré au monde que nous sommes
prêts à devenir fous » fanfaronnait Tzipi
Livni après le massacre dans Gaza, ce qui sinscrit dans
lhéritage de Golda Meir [Premier ministre de 1969
à 1974, ndlr.] quand celle-ci disait : « Ce
qui importe, ce nest pas ce que les goys disent, mais ce que les
juifs font ». Meir avait elle aussi lhabitude de se
vanter, ce qui a eu entre autres pour conséquence la
défaite dIsraël dans la guerre du « Yom
Kippur » en 1973. Il ny a aucun doute, un autre
« Yom Kippur » attend Israël, bien plus
amer que le précédent. Ce nest quune
question de temps, et cette fois, il viendra indubitablement du Nord.
Michel Warschawski militant pacifiste israélien
Traduit de langlais et publié sur www.protection-palestine.org
Israël: le racisme d’Etat s’accentue
Jeudi 17 juillet, Haneen Zouabi, députée
israélienne, perdait ses droits de parlementaire à la
Knesset. Son délit ? Aurait-elle aidé des proches
à échapper à la fiscalité du pays ?
Non, pour la seule démocratie du Moyen-Orient, elle a commis un
délit dopinion : cette députée du
parti Balad a participé aux côtés de nombreux
militants à la flottille en direction de Gaza afin de
dénoncer un blocus illégal. [
]
Première escarmouche annonciatrice
dune attaque juridique qui va se durcir. Dautant que le
gouvernement israélien nen est pas à sa
première salve contre des militants palestiniens
détenteurs de la citoyenneté israélienne. Le 6
mai, le dirigeant dIttijah, coordination dONG
palestiniennes en Israël, a été arrêté
en pleine nuit à son domicile par un commando des services
israéliens. Il est accusé despionnage pour le
compte du Hezbollah. [
] Pour un État qui se
définit comme juif, tout non juif est par définition
suspect. Les Palestiniens dIsraël sont perçus comme
un danger de lintérieur au même titre que ceux de
Cisjordanie, de Gaza et les réfugiés le sont
perçus de lextérieur.
Ces attaques juridiques contre ceux qui sopposent à
la politique raciste de lÉtat israélien sont
cohérentes avec un système fait pour reléguer les
Palestiniens dans un statut de seconde zone ou pour les pousser au
départ. Les Palestiniens « citoyens »
israéliens sont victimes de multiples discriminations
socio-économiques : chômage, accès à
lemploi, logement, expropriation continue de terres et de
maisons arabes, dans le Nord ou à Jaffa notamment. 52 %
des Palestiniens dIsraël vivent en dessous du seuil de
pauvreté, contre 16 % des juifs dIsraël.
La loi en tant que telle laisse lillusion aux naïfs
dune égalité au moins formelle entre
Israéliens juifs et Palestiniens. Cest oublier quelques
dispositions législatives clairement discriminatoires, comme
limpossibilité de se marier avec un Palestinien de
Cisjordanie ou de Gaza. Cest surtout oublier le rôle de
larmée dans la société israélienne.
Lorsque laccès à des logements ou des fonctions
sont conditionnées au fait de faire le service militaire, et que
ce même service militaire ne peut être effectué par
les Palestiniens citoyens dIsraël, les
inégalités sont formalisées dans un système
dapartheid de fait. [
]
Commission Palestine du NPA, « TEAN » nº 65