Le Conseil fédéral lance sa campagne

Le Conseil fédéral lance sa campagne

Le 30 juin, le Conseil fédéral a dévoilé
l’argument massue de sa campagne de votation en faveur de sa
révision de la loi sur l’assurance-chômage (LACI).
Ce jour-là, il a constaté que le plafond supérieur
de la dette de l’assurance-chômage a été
atteint, déclenchant l’obligation de rehausser les
cotisations pour assainir les finances du fonds de compensation.

Selon la loi en vigueur en effet, si la dette atteint 2,5 % de la masse
salariale, le gouvernement doit automatiquement augmenter les
cotisations de 0,5 % (réparti paritairement, soit 0,25 % pour la
part employé). Et la dette a atteint 6,7 milliards de francs le
7 avril très précisément, s’est
aperçu le Conseil fédéral.

 Dans tous les cas, il y aura donc augmentation des primes au 1er
janvier 2011. Mais dans sa grande bonté, le gouvernement laisse
deux choix à la population : 

  • Soit le référendum lancé par la gauche et
    les syndicats aboutit, puis sort victorieux des urnes le 26 septembre
    et l’augmentation sera de 0,5 %,
  • Soit la 4e révision préparée par les
    autorités gagne la bataille et la hausse de primes sera
    seulement de 0,2 %.

La Confédération fait appel au porte- monnaie des
salariés pour les convaincre d’accepter une
révision contre les chômeurs.

 Ce faisant, les autorités ne précisent pas
d’où vient cette dette. Elle a été
creusée par un abattement de la cotisation de chômage de 3
% auparavant à 2 % seulement depuis 2003. Cette réduction
a coupé environ deux milliards de recettes par an dans le
soutien aux salariés privés d’emploi tandis que
leur nombre a progressé dans l’intervalle.
 L’argument du Conseil fédéral a
été immédiatement repris par le comité
interparti bourgeois en faveur de la 4e révision de la LACI. Le
jour même, ses ténors ont expliqué que « la
révision pèsera moins sur les salaires des
employés et sur les charges salariales des entreprises »
car « les chômeurs seront également mis à
contribution et encouragés à réintégrer le
monde du travail plus rapidement ». En effet, le nombre
d’indemnités journalières garanti va fondre ou bien
il faudra avoir cotisé plus longtemps pour toucher le même
montant qu’aujourd’hui. Des économies de 620
millions par année sont attendues, soit une ponction
dépassant les 2000 francs par personne au chômage.
 
Mais cette réalité n’ébranle pas la droite
qui soutient la révision car elle « assainit durablement
» l’assurance-chômage « afin que les personnes
touchées par le chômage puissent continuer de
bénéficier de bonnes prestations ». Traduit en
français populaire, cet argument signifie « baisser les
prestations permettra de continuer à toucher de bonnes
prestations ».
Pour remettre en place ce genre de fumeuse réthorique, un non résolu s’impose le 26 septembre.
MS