Fusion des caisses de pensions: débrayage de 1111 classes primaires

Fusion des caisses de pensions: débrayage de 1111 classes primaires

Mardi 15 juin 2010, à
l’appel de leur syndicat, la Société
Pédagogique Genevoise (SPG), les enseignant·e·s
primaires ont massivement participé à un arrêt de
travail, au cours duquel ils et elles sont restés, de
manière visible, dans les préaux de leurs écoles
avec leurs élèves.

Dans le primaire genevois, il y a 1654 classes ordinaires et 64
spécialisées soit 1718 classes au total. Ce ne sont pas
moins de 1111 d’entre elles qui ont débrayé pendant
30 minutes, pour participer à cette action symbolique forte,
soit une mobilisation à hauteur de 64,7 %! Avec 75
établissements sur 90 qui ont participé au
mouvement…

Un succès syndical incontestable pour la SPG, mais surtout une
contribution significative des instituteurs et institutrices au rapport
de force entre le gouvernement cantonal et toute la fonction publique
genevoise, dans le cadre du processus de fusion des deux caisses de
pensions du secteur public cantonal, CIA et CEH. En
résumé, le personnel refuse de cotiser plus — et
plus longtemps — pour toucher moins.

Un vote d’assemblée unanime

C’est le premier juin, lors de son AG ordinaire, que la SPG
décidait de cette « première action de
mobilisation » en votant à
l’unanimité, par 347 voix favorables, aucune contre et 47
abstentions, une résolution demandant à ses membres
d’appeler leurs collègues à participer au
débrayage de la mi-juin.

S’inscrivant dans la foulée des
résolutions de l’assemblée des
délégué·e·s du Cartel intersyndical
du secteur public et de l’AG du personnel de l’Etat de fin
avril, l’AG de début juin de la SPG se déclare
d’accord avec leur contenu et réaffirme nombre de
positions importantes.

D’abord bien sûr, que c’est à l’Etat de
Genève d’assumer le coût d’une
recapitalisation de la nouvelle caisse issue de la fusion, comme
d’autres gouvernements l’ont déjà fait, si
celle-ci devait être imposée par la loi
fédérale.

La SPG annonce ensuite défendre fermement une
liste de positions principales. Le maintien du principe de la
primauté des prestations est ainsi réaffirmé
contre toute perspective d’un passage à la primauté
des cotisations. Comme l’est le maintien de la répartition
de la cotisation globale, prise en charge aujourd’hui aux deux
tiers par l’employeur.

Contre les mesures antisociales du Conseil d’Etat

La SPG refuse aussi tout blocage de l’indexation des rentes et
revendique la fixation d’un « âge
pivot » et d’un nombre d’années de
cotisation permettant d’obtenir une rente complète,
prenant en compte les spécificités liées aux
différentes catégories de personnel (entrée
précoce dans la vie professionnelle ou, au contraire,
entrée tardive en raison d’une longue formation initiale;
âge de retraite particulier, etc.)

En clair et en particulier : pas
d’augmentation du nombre d’années de cotisation de
38 à 40 ans et pas d’augmentation de l’âge
donnant droit à une rente pleine de 62 à 64 ans.

Elle refuse le report des coûts de rappels de
cotisation en cas de promotion ou de revalorisation de fonction sur les
assuré·e·s n’en bénéficiant
pas, principe que préconise le gouvernement, et demande une
amélioration des conditions de pensions pour les bas salaires.

Stop aux privatisations

En outre, la SPG s’inscrit en faveur d’un arrêt des
politiques de suppression de postes dans la fonction publique et de
transfert d’activités assumées par l’Etat
vers le secteur privé ; elle demande en particulier
l’affiliation du personnel des EMS, aujourd’hui non encore
affilié à la CEH, dans les 3 ans à dater de la
fusion avec, si nécessaire, financement du transfert par
l’Etat.

Enfin, la SPG exige une représentation
démocratique large du personnel au comité de la nouvelle
institution.

Signalons pour conclure, au chapitre justement de la
représentation démocratique du personnel, que le 16 juin,
lendemain du débrayage des enseignant·e·s
primaires, c’est l’assemblée des
délégué·e·s de la CIA qui adoptait
— à l’unanimité — une résolution
reprenant les mêmes exigences.

Pierre Vanek