Un « délégué cantonal aux coupes sombres »? Non merci !

Un « délégué cantonal aux coupes sombres »? Non merci !

Le 31 mars, le Conseil d’Etat a présenté le
« délégué chargé de la
conduite des travaux dans le cadre du programme de redressement des
finances » : Francis Randin (62 ans), ex-chef du
Service des finances vaudoises (2000-2008), se définit comme un
« conseiller du prince » (L’Express,
1.4.2010). Sommes-nous encore en république ?

    Ce « programme de
redressement » (auquel 24 élu·e·s
– dont ceux/celles de solidaritéS – se sont
opposé·e·s) coûtera 16 millions pour
2010-2016, avec des salaires annuels de 650 000 fr. pour le
délégué et son équipe. Le conseiller
d’Etat Jean Studer a tenté de désamorcer la
polémique : « Le salaire de M. Randin ne sera que
de 150 000 francs par année. Ca n’a rien à
voir avec la rémunération de certains consultants.»
Or, il est prévu 180 000 fr. en 2010, puis 300 000
fr. chaque année, de 2011 à 2016, pour les appuis et les
conseils externes…

    « Il n’y a pas de temps à perdre,
il faut aller de l’avant », clame Jean Studer,
premier ministre des finances. Le décret du Grand Conseil (23.2)
est entré en vigueur avec effet rétroactif au 1er
janvier. Ainsi, le gouvernement a pu engager le
délégué dès le 1er mai (délai
référendaire : 10 juin). Payé sur le fonds
destiné aux « réformes de structures
financières », M. Randin opérera selon les
vœux du Conseil d’Etat avant même un vote populaire.
Un acte de despotisme, digne des gouvernants royalistes d’avant
1848, orfèvres en la matière…

    En tout état de cause, cette affaire ne
passera pas comme une lettre à la poste : le Syndicat des
services publics a lancé un référendum contre ce
nouvel ukase du Conseil d’Etat. On peut obtenir des formulaires
de signatures au secrétariat régional du SSP (adresse
électronique : ssp-vpod@bluewin.ch). Délai de
retour des signatures (qui doivent être
légalisées) : 28 mai 2010. solidaritéS
soutient ce référendum et le fera signer.

Hans-Peter Renk