Avec celles et ceux qui luttent pour la protection des populations civiles des pays en guerre

Avec celles et ceux qui luttent pour la protection des populations civiles des pays en guerre

Les ateliers–conférences
publiques qui se dérouleront du 6 au 8 mai (v. programme dans
l’encadré p. 15) constituent le deuxième volet
d’un programme mis en place pour l’année où
Rémy Pagani assume la fonction de maire de la Ville de
Genève.

Portant sur le thème des Conventions de Genève, à
soixante ans de la signature de ces traités, la première
partie de ce programme a consisté en trois visites, avec le
maire de Genève, dans des régions touchées par des
conflits armés. Le principal objectif de celles-ci était
de rencontrer et écouter des personnes et des organisations
engagées pour la défense des populations civiles victimes
de violations très graves et souvent à grande
échelle des droits humains et du droit international humanitaire.

    Les situations dans les trois régions sont
extrêmement différentes. En Bosnie, l’enjeu
principal est la reconstruction et la réconciliation d’une
société encore bouleversée par la guerre qui a
été en quelque sorte suspendue il y a quinze ans. La
marche pour la paix de Srebrenica et le combat des femmes
rescapées du génocide pour la justice et la
mémoire font partie d’un processus où la recherche
de la vérité, le jugement des responsables et les
compensations pour les victimes sont une composante essentielle pour
une vraie réconciliation.

    La situation est toute autre au Kivu, à
l’Est de la République Démocratique du Congo, qui
depuis 1997 a été le théâtre d’une
suite de conflits armés qui ont provoqué de
manière directe ou indirecte la mort de plus de quatre millions
de personnes ayant subi des violences extrêmes (massacres,
pillages, enlèvements, torture, viols, déplacements
forcés) avec, en corollaire, une situation sanitaire
catastrophique : malnutrition, maladies, taux de
mortalité infantile très élevé. Souvent,
les populations civiles sont la cible des massacres et des pillages
parce qu’elles ont le malheur de se trouver sur le chemin ou
à proximité des ressources  minières (or,
minerai d’étain, coltan…)

    Quant au Proche-Orient, après la faillite du
processus d’Oslo et des plans de paix des  dernières
années, le droit international, les droits humains et les
Conventions de Genève restent parmi les principales
références en mesure de garantir les droits fondamentaux
pour toutes les populations concernées. L’avis de la Cour
internationale de Justice, qui déclare illégal le mur
d’annexion, est largement basé sur les dispositions
contenues dans la quatrième Convention de Genève.
L’illégalité de la colonisation israélienne
dans les territoires palestiniens occupés, y compris
Jérusalem-Est, ainsi que la poursuite des crimes de guerre
commis lors de l’opération « Plomb
fondu » de 2008–9 ont également leur
fondement juridique dans les Conventions de Genève.
   
Dans les situations de guerre ou d’occupation, les normes et les
principes universels contenus dans les Conventions de Genève
constituent souvent le principal instrument que les victimes et les
parties les plus faibles peuvent faire valoir face à la
toute-puissance et face aux crimes des plus forts.

    Il est très important que les mouvements
sociaux, les organisations de citoyen·ne·s puissent
utiliser, faire appliquer et même renforcer ces règles
communes comme les Droits de l’Homme et le Droit Humanitaire
International. On peut même dire que ces instruments auront un
avenir dans la mesure où les mouvements sociaux et les
mouvements démocratiques se les approprient pour revendiquer
leurs droits. Les ateliers – conférences
publiques du 6 – 8 mai à Genève se veulent une
contribution dans ce sens.


Tobia Schnebli