Transports publics et mobilité douce

Transports publics et mobilité douce



La modification de nos modes de
déplacement est une nécessité de plus en plus
acceptée. L’embouteillage des centres urbains, les
pollutions multiples engendrées par la bagnole ne sont plus
sérieusement contestés. C’est quand on aborde les
mesures nécessaires pour résoudre ces difficultés
et réduire les émissions nocives que les divergences
apparaissent.



SolidaritéS articule son combat, pour des transports respectueux
de l’humain et de l’environnement, autour de quatre
objectifs : l’aménagement du territoire, essentiel
pour se rendre sur les lieux de travail, de commerces et de service
(santé, école…) sans avoir recours à la
voiture ; le développement de transports publics
gratuits; le déploiement d’un réseau de pistes
cyclables urbain et interurbain, qui encourage à prendre le
vélo pour se déplacer, malgré les obstacles
topographiques propres à la région jurassienne ;
le droit à la ville pour restituer aux piéton·nes
les cités, en favorisant leur priorité, leur goût
pour l’espace public, leur lieu de rencontres et de
sociabilité. Nous défendons ce programme partout: il
nécessite ténacité et détermination.

Petits pas en ville de Neuchâtel

Dernièrement, nous avons obtenu une petite avancée en ville de Neuchâtel.

Une majorité du Conseil Général s’est
prononcée en février 2010 en faveur d’une
proposition de POPVertsSol et du PS qui demandait que tous les
habitant·e·s de la ville de Neuchâtel puissent
acquérir un abonnement onde verte au tarif Junior/Senior. La
subvention s’applique également à
l’abonnement général CFF pour un même
montant. Les abonnements mensuels bénéficient de
subventionnement (c’est une nouveauté) qui correspond
à un montant annuel de 135.-. Nous encourageons tous nos
lecteur·trices utilateur·trices des TN avec abonnement et
habitant la ville de Neuchâtel de s’adresser à
l’administration pour bénéficier de cette
subvention.

Nous avançons, et nous nous en réjouissons ; mais
nous sommes encore loin de la gratuité telle que nous la
souhaitons et loin aussi du postulat déposé en 2001
où nous demandions que  « La ville de
Neuchâtel encourage l’achat d’abonnements annuels et
mensuels de la communauté tarifaire « onde
Verte » par le biais de subventions
représentant : pour les adultes 50% de la valeur desdists
abonnements ; pour les enfants jusqu’à 16 ans
révolus, l’intégralité de la valeur des
desdits abonnements. »

Ce postulat avait suscité un premier subventionnement
limité de l’abonnement annuel des transports publics (dit
abonnement « onde verte ») de 118.- pour les
habitants de la ville de Neuchâtel.  Entre-temps, la commune
a émis des obstacles administratifs à l’obtention
de la subvention, ce qui a évidemment réduit le nombre de
demandes. Aujourd’hui la question de la subvention est revenue
sur le tapis, certains souhaitant la supprimer
complètement ; finalement, la gauche l’a
emporté. Petite victoire encourageante.

Le canton mise sur le tout bagnole

Au niveau cantonal, le Conseil d’Etat demande un crédit
extraordinaire de 24 millions étalés sur une
période de 4 ans, essentiellement pour l’entretien du
réseau routier, des ponts et des tunnels routiers. Pour
« justifier » cette requête, le Conseil
d’Etat avance l’argument de l’usure. Mais bien
sûr pas un mot pour s’interroger sur l’augmentation
continue du trafic ou pour réfléchir à des
alternatives. Rien sur les pistes cyclables, rien pour la
mobilité douce.

La logique des bétonneurs est implacable : le trafic
augmente, il faut augmenter le gabarit des voies, creuser, percer,
construire de nouvelles routes, les réparer, les entretenir, les
élargir pour le tout à la bagnole ! Alors
qu’une étude est sur la table, avec des propositions
intéressantes pour développer les pistes cyclables et
qu’une pétition pro-vélo est étudiée
dans une commission, le Conseil d’Etat n’en souffle mot et
ne demande des millions supplémentaires que pour les routes,
sous prétexte qu’elles sont en mauvais états. Il y
a, décidément, des dégâts qui alertent plus
que d’autres : un nid de poule sur une route se voit
peut-être mieux qu’un jeune laissé pour compte dans
une classe à effectif trop nombreux ou un malade renvoyé
trop vite à domicile. solidaritéS ne votera pas ce
crédit routier : en signe de protestation d’une
politique conservatrice, au moment où il serait tellement plus
important de réfléchir, au sens large du terme, à
ce que signifie le développement durable.


Henri Vuilliomenet

Neuchâtel : un air de déjà vu…

Lors de la dernière session du Grand Conseil (23-24
février 2010), le gouvernement PLR/PSN a trouvé une
majorité pour approuver un « programme de
redressement durable des finances de l’Etat ». Ce
programme prévoit notamment l’engagement
d’un·e consultant·e, chef·fe de projet
chargé de « dynamiser » la course aux
économies. Coût de l’infrastructure : 16
millions. Bonjour, les économies !
Le quintette gouvernemental n’a rien inventé,
quoiqu’il en pense : le/la chef/fe de projet
(« coach » en franglais cantonal) ressemble
trait pour trait aux expert·e·s (grassement payés)
du Fonds monétaire international, chargés de
« conseiller » les pays du Sud. Leur
recette-miracle consiste en des coupes sombres dans les services
publics : enseignement, santé, prévoyance sociale
– trois secteurs, dont les coûts (selon
« notre » ministre des finances) doivent
baisser, afin de financer le pharaonique Transrun.
A vouloir faire de Neuchâtel une république
bananière, le Conseil d’Etat oublie que le climat ne se
prête pas à la culture de ce fruit tropical. Par contre,
celle des salades s’annonce florissante ! 7
(hpr)