Ecoles neuchâteloises le jeu des chaises musicales

Ecoles neuchâteloises le jeu des chaises musicales

Début
2008, le précédent Conseil d’Etat décidait – suite à une négociation
calamiteuse avec les cantons de Berne et du Jura – l’implantation de la
filière ingénierie de la Haute-Ecole Arc à Neuchâtel, dès la rentrée
d’été 2011. Conséquence pratique : la fermeture de l’Ecole d’ingénieurs
du Locle (connue au 19e siècle sous le label « Ecole industrielle » :
James Guillaume, l’un des fondateurs de la section locloise de la 1ère
Internationale, y enseigna de 1864 à 1869, avant d’être poussé dehors
par les notables locaux).

    A l’époque, la fermeture de
l’Ecole d’ingénieurs avait suscité de vives protestations dans les
Montagnes neuchâteloises, plus particulièrement dans la localité
concernée. Sans résultats: il n’y a pire sourd que celui qui ne veut
pas entendre, et les gouvernants neuchâtelois en font indubitablement
partie. Actuellement, des travaux sont en cours dans le quartier de la
gare de Neuchâtel pour l’installation des nouveaux bâtiments.

   
Mais le jeu des chaises musicales n’est pas terminé : le 18 février
2010, le Conseil d’Etat a annoncé en fanfare le transfert de 250 élèves
du Centre professionnel du littoral neuchâtelois (CPLN), dès 2011, au
Locle, dans les locaux de l’ex-Ecole d’ingénieurs. Le 23 février 2010,
500 élèves du CPLN ont manifesté contre la décision du Conseil d’Etat.
Affaire à suivre.

    Mais le gouvernement souhaite jouer sur le
velours: d’une part, il prétend répondre aux préoccupations émises il y
a quelques années au Locle; d’autre part, il s’érige en arbitre
suprême, prétendant « dépasser les rivalités entre le Haut et le Bas »
(cf. la note sur la 3e édition de l’ouvrage trilingue Le pays de
Neuchâtel, dans solidaritéS n° 163).

    Nous ignorons les goûts
musicaux de M. Philippe Gnaegi, chef du DECS (Département de
l’éducation, de la culture et des sports). Certes, la scène « La garde
montante, la garde descendante » dans l’opéra Carmen de Bizet est très
poétique. Mais appliquer les règles de l’opéra à la politique
d’équilibre régional relève de la catastrophe programmée. On n’entend
que des « canards » dans la partition du Conseil d’Etat in corpore…

Hans-Peter Renk