Enfants roms instrumentalisés par le Conseil d’Etat

Enfants roms instrumentalisés par le Conseil d’Etat

Depuis le 21 janvier 2010, le Conseil d’Etat charge la police
d’appréhender les mendiant-e-s accompagnés
d’enfants afin de conduire ces mineurs au Service de protection
des mineurs, qui pourrait prononcer le retrait immédiat du droit
de garde des parents sur l’enfant et le placement de celui-ci.
Cette mesure discriminatoire frappe une population vivant dans des
conditions de précarité et de misère
extrêmes. Cette décision du Conseil d’Etat a
été prise à la hâte et sans aucune
concertation.

    Les Roms mendiant·e·s à
Genève ne séjournent dans notre ville que pour une
durée très limitée. S’ils vivent sans
logement et sans emploi, ce n’est certes pas par choix
délibéré. L’émigration, assortie de
la mendicité, constitue un acte de survie, en réponse aux
discriminations dont ils et elles sont victimes. Ils et elles se
déplacent seul·e·s ou en famille et l’argent
de la mendicité est ramené au pays. Ceci leur permet de
rendre plus digne leur habitat et contribue à nourrir leur
famille. Ils ne sont aucunement affiliés à un
réseau organisé (une étude menée par la
police genevoise est arrivée à la conclusion qu’il
n’existe aucune organisation mafieuse de Roms actuellement à
Genève).
    Les familles qui viennent avec leurs enfants
n’ont pas pu les faire garder au pays, de sorte qu’elles
n’ont pas d’autre solution que de les emmener avec elles.
Les parents sont pourtant conscients que ce n’est pas la place
d’un enfant que de se retrouver dans les rues de Genève.
Si les autorités souhaitent réellement assurer des
conditions de vie appropriées à ces enfants dans le
canton, il conviendrait de leur accorder un espace d’accueil
adapté, ainsi que des logements pour leur famille tout au long
de l’année.

Thibaut Lorin et Sofie Lauer

(Membres du comité de Mesemrom)