Solidarité avec les travailleuses et les travailleurs de LN Industries !

Solidarité avec les travailleuses et les travailleurs de LN Industries !



Espérant que les vacances
d’été permettraient de faire passer la chose en
douce, la direction de LN Industries a annoncé le licenciement
de 40 employé·e·s en août dernier.
La mobilisation des travailleurs a pu limiter la casse.

L’entreprise, en pointe dans le traitement des métaux
(métallurgie fine), sous-traitante de plusieurs firmes actives
dans des secteurs aussi divers que la robinetterie, la fabrication
d’accessoires de luxe, la conduite de gaz, la fabrication de
tubes ou les appareils orthopédiques, a pris prétexte cet
été d’une chute des commandes dues à la
crise pour annoncer 40 licenciements, répartis sur ses sites de
Champagne dans le Nord vaudois (130 salarié·e·s),
et Genève (90 salarié·e·s).
L’entreprise proposait un plan social de misère :
pour les employé·e·s comptant de 0 à 10 ans
de service : libération de l’obligation de travailler
durant le délai de congé ; pour celles et ceux ayant
entre 11 et 24 ans d’ancienneté : un mois de
salaire d’indemnité ; et dès 25 ans
d’ancienneté : 2 mois d’indemnité.

    Mais les salarié·e·s,
même s’ils sont loin pour le moment d’avoir pu
éviter tous les licenciements, ne se sont pas laissés
marcher sur les pieds. Réunis régulièrement en
assemblée générale avec l’appui du syndicat
Unia, et faisant preuve de détermination, ils ont à ce
jour poussé la direction à renoncer à 7
licenciements. Cette dernière a été d’autre
part contrainte de reconnaître qu’il s’agissait bien
d’un licenciement collectif, ce qu’elle se refusait
à faire jusqu’ici ! C’est que la loi dispose
qu’en cas de licenciements collectifs, les entreprises sont
tenues d’en « atténuer les
effets », c’est-à-dire de mettre sur pieds un
plan social sérieux. C’est donc un plus pour les
négociations qui ne sont pas encore terminées.

    Bien sûr, 7 licenciements évités
sur 40, cela signifie encore 33 salarié·e·s mis
sur le carreau. Mais cela montre bien, aussi, que la crise a souvent
bon dos et qu’en réalité les patrons invoquent ce
prétexte pour réduire leur coût et rétablir
au plus vite leur marge de bénéfice, même
s’ils pourraient faire autrement, comme la mobilisation des
travailleurs de LN Industries les y a contraints pour partie :
la lutte paie !

    Le problème, pour les
salarié·e·s, c’est qu’ils n’ont
aucun accès aux comptes de l’entreprise en raison du
secret des affaires qui, en Suisse, est inscrit dans la loi. Du coup,
impossible de savoir si oui ou non l’entreprise fait
réellement des déficits, ou si c’est un
prétexte pour licencier : la levée du secret des
affaires et l’exigence de transparence des comptes des
entreprises sont des revendications essentielles pour la gauche
combative, syndicale et politique. Et même en cas de
déficits de l’entreprise, si les pouvoirs publics
l’imposaient, il serait possible, comme dans le cas de LN
Industries, de remonter aux entreprises donneuses d’ordre pour
trouver de l’argent propre à garantir les emplois. De
même il devrait être possible de puiser dans les profits
passés de l’entreprise – ceux d’avant la crise
– en allant récupérer l’argent des dividendes
accumulés par les actionnaires, pour là encore maintenir
les emplois. Les licenciements ne sont jamais une fatalité.
C’est dire combien est nécessaire la mobilisation des
travailleuses et des travailleurs !

Hadrien Buclin