Finances publiques: aux mêmes de se serrer la ceinture et de passer à la caisse !

Finances publiques: aux mêmes de se serrer la ceinture et de passer à la caisse !

Le Conseil d’Etat
Neuchâtelois annonce la couleur : le déficit 2009
est plus important que prévu, mais le gouvernement exclut tout
nouvel impôt et tout assouplissement du frein dit aux
dépenses.

Seule réponse donc : réduire, avec effet
immédiat, les subsides d’assurance maladie, comme la
plupart des subventions qu’il accorde, faire trinquer la fonction
publique et porter une fois de plus atteinte aux prestations. En clair:
les hôpitaux, les soins à domicile, les transports
publics, l’Université, les écoles et toutes les
institutions recevront moins en 2009 que ce qui avait été
budgété, et tous devront présenter un budget 2010
encore revu à la baisse. Les annonces, distillées au
compte-goutte, ont déjà fait monter la pression du
côté syndical, qui s’apprête à vivre de
nouvelles attaques contre le personnel sous forme de gel des salaires,
de ponctions sur le 13e salaire, d’augmentations de la charge de
travail, de réductions d’emplois et de diminutions des
prestations. Tout cela sans aucune négociation, en pleine
contradiction avec les accords signés entre le Conseil
d’Etat et les associations et syndicats de la fonction publique.

    Les finances des cantons et des communes sont,
à leur tour, victimes de la crise. C’était
prévisible : les recettes diminuent (les entreprises
paient moins d’impôts), les dépenses augmentent (de
plus en plus de personnes à l’aide sociale), les
assurances sociales trinquent (assurance-chômage,
assurance-invalidité, caisses de pension, etc.). Mais les yeux
fixés sur l’équilibre budgétaire, le Conseil
d’Etat passe comme chat sur braise sur les alternatives qui
pourtant existent et permettraient d’affronter la crise sans
faire payer toujours les mêmes. Ainsi, au lieu d’être
soumise au Grand Conseil et au peuple neuchâtelois,
l’initiative pour un impôt extraordinaire sur les
très grandes fortunes (un million et plus), limitée
à 4 ans et qui rapporterait plus de 55 millions par an,
continue-t-elle à dormir dans les tiroirs du Conseil
d’Etat.

    La politique du nouveau Conseil d’Etat,
à majorité libérale/radicale, qu’avait
cependant préparée le précédent
gouvernement à majorité « de
gauche », ne nous surprend pas: austérité,
attaques au personnel, aucune ambition sociale. La balle est maintenant
dans le camp des syndicats et des forces de gauche.

    Les associations parviendront-elles à
mobiliser le personnel de l’Etat pour faire reculer les
autorités dans leur volonté de s’en prendre aux
conditions de travail et à l’emploi ? Un
préavis de grève a été annoncé par
le SSP et des comités de mobilisation se mettent en place, mais
pour faire reculer le Conseil d’Etat il faudra la grève.
L’enjeu est de taille: il en va de la qualité de vie de
toute la population. Au parlement, la majorité qui se
réclame de gauche doit refuser de voter un budget anti-social;
en période de crise, l’Etat ne doit pas faire
disparaître des emplois, mais en créer.

Henri Vuilliomenet