Touche pas à ma mixité!

Touche pas à ma mixité!

Le 18 mai, 500
étudiant·e·s du CEC (Collège et Ecole de
commerce) Nicolas-Bouvier sont descendus dans la rue pour manifester
leur indignation face à la politique du conseiller d’Etat
Charles Beer (PS). Ce dernier prévoit en effet la suppression de
la mixité à Nicolas-Bouvier, en en faisant uniquement une
école de commerce. Les collégien·ne·s
seront priés d’aller voir ailleurs. Entretien avec
Apolline Anor, membre du comité d’élèves de
Nicolas-Bouvier.

Pourquoi Charles Beer, qui se dit pourtant défenseur de la
mixité, annonce-t-il la probable suppression du collège
au CEC Nicolas-Bouvier ?

Beer s’appuie sur des chiffres du DIP annonçant une
augmentation croissante du nombre d’élèves
étudiant à l’école de commerce et la
diminution des collégien·ne·s. Cet argument ne
justifie évidemment en rien l’arrêt de la
mixité. Il suffit d’augmenter les classes pour les
personnes de l’école de com’ et diminuer celles du
collège qui sont actuellement majoritaires.

Comment ce mouvement s’est-il crée ?

Ce sont tout d’abord les professeurs qui se sont
mobilisés, car leurs postes sont menacés. Il a fallu un
peu plus de temps pour convaincre les
étudiant·e·s. Un comité
d’élèves d’une douzaine de personnes a en
premier lancé une pétition. Suite au succès de
cette dernière (880 signatures), nous avons décidé
d’organiser cette manifestation, malgré des délais
très courts. Lors de la manifestation, nous avons
d’ailleurs pu remettre la pétition à Charles Beer,
qui nous a accordé un entretien.

On a pu entendre beaucoup d’arguments sur la défense
de la mixité, quels sont selon toi les plus importants ?

Pour moi, la mixité permet avant tous de diminuer les
écarts entre classes. Il est important que les futurs
universitaires et ceux qui entreront plus rapidement dans le monde du
travail se côtoient le plus longtemps possible.

Lors de votre entretien avec lui, Charles Beer vous a-t-il rassuré, ou est-ce que votre lutte va continuer ?

M. Beer semble embarrassé. Il n’a pas l’air de
vouloir prendre une décision officielle avant les
élections d’octobre prochain. Comme il envisage quand
même ce changement dès la rentrée 2010, il est
urgent que le débat se fasse. Si, suite à notre
pétition, notre audition par le Grand Conseil ne donne rien,
nous accentuerons notre lutte quitte à redescendre dans la rue
cet automne.

Cela faisait longtemps que des étudiant·e·s ne
s’étaient pas manifesté aussi massivement. As-tu de
l’espoir pour que ce genre de mobilisation soit plus
régulière dans le futur ?
Pour l’instant, la dynamique est bonne et j’espère
que d’autres établissements nous suivront dans notre
combat, comme dans d’autres.

Propos recueillis par

Guillaume Thion