Matricule sur les uniformes de gendarmerie : projet vidé de sa substance !

Matricule sur les uniformes de gendarmerie : projet vidé de sa substance !

L’Observatoire des Pratiques Policières (OPP) suit, depuis
son dépôt, l’évolution du projet de loi PL
10120 qui sera soumis au Grand Conseil genevois dans sa prochaine
séance. Celui-ci avait pour but d’introduire le port du
matricule sur les uniformes des gendarmes. Nous reproduisons
l’intervention d’un des porte-paroles de l’OPP, lors
d’une récente conférence de presse à
laquelle ont été associés La Ligue des droits de
l’Homme, Amnesty international… ainsi que solidaritéS,
le PdT, le PS et les Verts (initiateurs du projet).
    « Après avoir introduit de
nombreuses restrictions à l’obligation d’afficher un
numéro d’identification sur les uniformes sous
prétexte de préservation de l’anonymat des
policiers en « intervention », les partis de
droite : libéraux, radicaux, PDC et MCG ont finalement
purement et simplement décidé de proposer… le
statu quo, soit la simple obligation pour les gendarmes de
décliner leur numéro de matricule sur demande.
    Faisant fi de toute cohérence, les chantres
de la transparence, de la modernisation de l’Etat et du
libéralisme reculent devant les syndicats de la police genevoise
qui refusent catégoriquement ce que tous les fonctionnaires
assument au quotidien : une relation démocratique avec la
population.
    Les auteurs du projet de loi, déposeront un
amendement à cette version vidée de contenu, visant
à rétablir l’obligation d’afficher le
matricule sur les uniformes. Il est cependant probable que celui-ci
soit refusé, étant donné le retournement
d’une partie de la droite, pourtant favorable à cette
disposition avant l’intervention policière au sein du
débat parlementaire.
    De quoi les parlementaires policiers du MCG et leurs
amis ont-ils peur ? Que l’affichage d’un
numéro d’identification ne facilite l’identification
de la minorité de policiers irrespectueux des droits humains
dissimulés dans la masse de leurs collègues ?
    Pourtant, les cantons de Bâle-Ville,
Bâle-Campagne, Soleure, Lucerne, Berne et de nombreuses polices
municipales, à l’exemple de celle de Lausanne, ont
expérimenté favorablement cet apport. Le matricule est un
indice de transparence de l’institution, tout en
protégeant les données personnelles des policiers,
puisqu’il est anonyme. De plus, il est symbole d’un Etat de
droit, où policiers, comme citoyen·ne·s, ont
chacun des droits et des devoirs…
    Nous appelons les forces démocratiques et
convaincues de l’intérêt de développer une
véritable accessibilité de l’information au sein du
service public à réagir en cas de refus du port du
matricule sur l’uniforme et à se joindre au lancement
d’une initiative populaire dans ce sens. »

Louca Lerch

Observatoire des Pratiques Policières (OPP)