Trotskysmes en France

Trotskysmes en France

Trotskysmes, que voila un pluriel singulier… Pourtant, en 2002,
la collection « Que sais-je ? » avait
titré ainsi un ouvrage de Daniel Bensaïd.

    Depuis la fin des années 1920, le courant
d’idées inspiré par Léon Trotsky et
l’Opposition de gauche au stalinisme s’est implanté
en France. Marginal jusqu’en mai 1968 (vu
l’hégémonie du PCF sur le mouvement ouvrier, durant
plusieurs décennies), ce courant politique est
représenté par trois grandes organisations
(jusqu’en 2008) : la Ligue communiste
révolutionnaire (LCR), Lutte Ouvrière (LO) et
l’Organisation communiste internationale, OCI (devenue Courant
communiste internationaliste du Parti des Travailleurs) et des groupes
plus restreints (étudiés dans un article de
Jean-Guillaume Lanuque, « La nébuleuse trotskyste
ou le pullulement des micro-­organisations »)
.
    Deux articles font le point sur la
recherche : « Les trotskysmes au risque de
l’histoire » (Jean-Guillaume Lanuque, Georges
Ubbiali et Christian Beuvain) et un « Bilan de presque 40
ans de recherche universitaire… » (G. Ubbiali).

    Cinq études sont consacrées aux
cultures politiques : trois au courant OCI-CCI, dit
« lambertiste » (en référence
à son principal dirigeant Pierre Lambert, 1923-2008), et deux
à la LCR. Ainsi, Cyrille Rougier étudie la fusion
LCR-Voix des Travailleurs en Gironde, montrant la complexité de
la coexistence entre cultures politiques dans une même
organisation.

    Christophe Premat s’intéresse à
« Socialisme ou Barbarie » (1948-1967),
groupe ayant rompu avec le « trotskysme » sur
une question récurrente, la nature de l’URSS. Fanny Gallot
analyse l’intervention de LO et de la LCR à
Renault-Cléon, et Jean-Paul Salles traite des résultats
électoraux de l’extrême gauche pour la
période 1995-2008.

    Ce numéro de Dissidences survient dans une
période charnière pour les « trotskysmes
français » : la génération
1968 passe le flambeau à d’autres, plus récentes
(retrait d’Arlette Laguiller à LO, et d’Alain
Krivine, à LCR ; décès de Pierre Lambert en
2008) ; la LCR s’est dissoute au sein du nouveau Parti
anti-capitaliste (NPA).

    Le nº 7 (automne 2009) sera consacré au
thème « La Belgique sauvage. Les gauches radicales
en Belgique francophone de 1945 à nos jours ».


Hans-Peter Renk

Dissidences, n.s., nº 6. Latresne,
Ed. Le Bord de l’eau, 2009.

Adresse de contact :
Jean-Guillaume Lanuque
154, rue du Maréchal Oudinot
F-54000 Nancy
www.dissidences.net