La police attaque le cortège du 1er Mai

La police attaque le cortège du 1er Mai



Alors qu’un cortège bon
enfant arrivait au terme du parcours de la traditionnelle manifestation
du 1er Mai sur l’esplanade de Montbenon à Lausanne, la
police anti-émeute postée en embuscade derrière
une rangée de buissons a chargé le cortège afin de
procéder à « une vingtaine
d’arrestations préventives ».

Plusieurs manifestants mineurs, dont certains âgés de 13
à 15 ans, ont été plaqués au sol et
emmenés dans des fourgons, avant d’être
filmés et fichés par la police judiciaire. Si certains
n’ont pas été retenus longtemps, la police a quand
même pris le temps de leur mettre des bracelets à
code-barre, impossibles à enlever sans ciseaux pour les
identifier plus tard au cas où (!) Elle a dressé un
procès-verbal contre eux avec comme motif d’arrestation la
« participation à une manifestation non autorisée ». Pourtant, le cortège était dûment autorisé…

    Cette action policière complètement
disproportionnée relève de la pure provocation. Elle
constitue une atteinte grave aux libertés fondamentales et
marque la volonté de criminaliser le mouvement social en
période de crise économique. La manœuvre a
d’ailleurs parfaitement fonctionné puisque les
médias ont présenté cette intervention comme une
mesure salutaire contre les « anticapitalistes », définis par le journal 24 Heures comme étant des « individus cagoulés »
et « tirant des projectiles sur la police ».
Un climat encore alourdi par les déclarations d’Olivier
Barraud, secrétaire du SEV, membre du PS, et président de
l’Union syndicale vaudoise, qui a affirmé que de toute
manière les « casseurs »
(qui rappelons-le, n’ont rien cassé !)
« servaient le capital » (TSR, 1er mai).
Olivier Barraud, plutôt que de chercher à monter les
manifestant·e·s les un·e·s contre les
autres, devrait plutôt se rendre compte qu’après les
« anticapitalistes », les prochaines cibles
de la police seront les syndicalistes et les travailleur·euses
en lutte, comme cela a du reste déjà été le
cas durant la grève d’Allpack, avec le soutien
récent de la justice bâloise.

    Et pourtant, le chef de cette police qui a
attaqué le cortège du 1er mai, Marc Vuilleumier,
municipal d’A Gauche Toute ! (AGT) est membre du
POP… parti qui a d’ailleurs publié un
communiqué condamnant fortement l’action de la police.
SolidaritéS dénonce également avec fermeté
cette intervention reposant sur l’arbitraire, le délit de
sale gueule et relevant d’une absurde politique
sécuritaire. Comme Marc Vuilleumier ne s’est pas
distancé de cette intervention malgré les condamnations
des deux composantes d’A Gauche toute !, mais l’a au
contraire soutenue en bloc (déclaration rapportée par
24 Heures du 4 mai et déclaration faite au Conseil
Communal du 5 mai  à la suite des questions des élus
de Solidarités/AGT, Jean-Michel Dolivo, et du POP & Gauche
en mouvement/AGT, Alain Hubler), nous considérons
désormais que cet élu ne représente plus
solidaritéS à la Municipalité.

Hadrien Buclin