270 000 signatures contre la loi d’impunité en Uruguay

270 000 signatures contre la loi d’impunité en Uruguay

La Coordination nationale contre l’impunité a
déjà réuni 270 000 signatures en vue
d’un référendum contre  la loi
d’amnistie, qui a permis jusqu’ici aux criminels de la
dictature  d’échapper à la justice. Elle
entend en rassembler 300 000 pour se prémunir de toute
mauvaise surprise au stade de la validation. Le scrutin devrait
intervenir le 25 octobre prochain.

    Cette campagne a reçu le soutien de la
centrale syndicale PIT-CNT, de Paz y Justicia, ainsi que de diverses
associations et partis politiques de gauche, même si une partie
des forces du Frente Amplio, qui auraient pu adopter cette mesure par
la voie parlementaire, ont refusé de l’appuyer.

    La « Loi de caducité de
l’intention punitive de l’Etat », approuvée
par le Parlement en 1986, ne permet pas de poursuivre les militaires et
les policiers responsables de violations des droits humains pendant la
dictature des années 1975–83.

    Avec l’arrivée au pouvoir du
gouvernement « de gauche » de Tabaré
Vázquez, l’application de cette loi a été
flexibilisée. Ainsi, quelques anciens tortionnaires ont pu
être jugés, dans la mesure où leurs crimes avaient
été commis partiellement ou totalement hors du pays.

    En 2007 et 2008 notamment, les ex-dictateurs Juan
María Bordaberry y Gregorio Alvarez, ainsi que huit officiers et
policiers ont été condamnés pour
l’assassinat et la disparition de dizaines d’Uruguayen-nes
dans le cadre du Plan Condor, coordonné par les gouvernements
militaires du Cône sud dans les années 1970-80.